Écrire Un journaliste incarcéré a été formellement inculpé

Le journaliste Amade Abubacar a été formellement inculpé d’« incitation publique à commettre un crime en utilisant des médias électroniques », d’« incitation » et d’« outrage à des agents de la force publique », au titre des articles 323, 393 et 406 du Code pénal mozambicain.

Amade Abubacar est un journaliste de la radio locale de Nacedje (district de Macomia, province de Cabo Delgado). Il exerce également ses activités en tant que journaliste indépendant. Il a été appréhendé le 5 janvier par la Police de la République du Mozambique (PRM) dans le district de Macomia et conduit au poste de police de Macomia. Au moment de son arrestation, il interviewait des personnes déplacées à l’intérieur du pays qui avaient fui leur domicile en raison de l’intensification des attaques violentes perpétrées par des membres présumés d’un groupe extrémiste connu sous le nom d’Al Shabab. Le jour même, il a été transféré de la garde de la police à celle de l’armée, qui l’a maintenu en détention au secret durant 12 jours et, selon son témoignage, l’aurait soumis à différentes formes de mauvais traitements. L’armée n’est pas autorisée à maintenir en détention des civils. Il a de nouveau été transféré à la garde de la police le 17 janvier.

Le 18 janvier, le tribunal judiciaire du district de Macomia a ordonné le maintien en détention d’Amade Abubacar, dans l’attente de son procès, au poste de police central du district de Macomia. Le 24 janvier, Amade Abubacar a été transféré de la prison du district de Macomia à la prison de Mieze, à Pemba, capitale de la province de Cabo Delgado.

Les districts du nord de la province de Cabo Delgado, notamment Macomia, sont le théâtre d’attaques armées depuis octobre 2017. Ces attaques seraient le fait de membres d’un groupe extrémiste, Al Shabab, qui envahissent les villages, incendient les maisons, tuent des villageois à coups de machette et pillent la nourriture. Plusieurs habitants des villages touchés, craignant pour leur vie, ont fui vers d’autres districts. Cette province est importante pour le gouvernement central en raison de ses ressources minérales, notamment en gaz et en rubis. Le gouvernement a donc renforcé la présence militaire dans la région après le début des attaques. Depuis, les autorités intimident et harcèlent les journalistes et les empêchent de rendre compte de la situation. Amade Abubacar couvrait depuis le début les attaques perpétrées contre les civils par des groupes armés dans la province de Cabo Delgado.

LIEN VERS L’AU PRÉCÉDENTE : https://www.amnesty.org/fr/documents/afr41/0154/2019/fr/

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