Naung Naung, membre du Mouvement pour la force actuelle de la démocratie (MDCF), a bénéficié d’une grâce présidentielle le 22 janvier dernier. En revanche, le dirigeant de cette organisation communautaire est maintenu en détention.
Naung Naung a été libéré le 22 janvier 2015 à la faveur d’une grâce présidentielle dont ont bénéficié au moins 16 prisonniers d’opinion. Cet homme avait été condamné le 30 octobre 2014 à deux ans et quatre mois de prison pour avoir distribué, le 7 juillet 2014, des tracts indiquant qu’Aung San Suu Kyi, chef de file de l’opposition, et plusieurs dirigeants ethniques avaient été élus pour former un gouvernement provisoire. Il avait été inculpé d’« incitation » et de manifestation sans autorisation, respectivement au titre de l’article 505(b) du Code pénal du Myanmar et de l’article 18 de la Loi relative aux réunions et manifestations pacifiques.
Le dirigeant du MDCF, Htin Kyaw, se trouve toujours à la prison d’Insein à Yangon. Il purge une peine de 13 ans et 10 mois de prison pour avoir distribué des tracts appelant à la démission du gouvernement à Yangon en avril et mai 2014, et pour avoir participé à plusieurs manifestations pacifiques. Il a été condamné au titre des mêmes textes que son collègue Naung Naung.
À la suite des élections organisées en novembre dernier, un nouveau gouvernement sera formé en avril. C’est le moment opportun pour faire pression sur le président sortant pour le pousser à ordonner la remise en liberté de Htin Kyaw et tous les autres prisonniers d’opinion, car il est probable qu’il soit soucieux de laisser une bonne image de lui et qu’il envisage donc de faire relâcher d’autres personnes.