Liu Xia, veuve de Liu Xiaobo, lauréat du prix Nobel de la paix, n’a cessé de pleurer lors d’une récente conversation téléphonique qui a été enregistrée, lors de laquelle elle a déclaré qu’elle était préparée à mourir. Liu Xia a été diagnostiquée dépressive, et son bien-être fait l’objet de vives préoccupations, après les nombreuses promesses vides des autorités chinoises de l’autoriser à quitter le pays.
Le 8 avril 2018, Liu Xia a pu avoir une conversation téléphonique de sept minutes avec Liao Yiwu, un écrivain chinois exilé en Allemagne, lors de laquelle elle a déclaré qu’elle était préparée à mourir si le gouvernement chinois ne l’autorisait pas à quitter le pays. Liu Xia a pleuré tout au long de la conversation et a déclaré : « Maintenant, je n’ai plus rien à craindre. Si je ne peux pas partir, je mourrai chez moi. Xiaobo est parti, et je n’ai plus rien. Il est plus facile de mourir que de vivre. Utiliser la mort pour les défier ne pourrait pas être plus simple pour moi. »
En plus d’avoir partagé l’enregistrement, Liao Yiwu a écrit un article – publié le 2 mai 2018 sur le site internet consacré aux droits humains China Change (chinachange.org), basé aux États-Unis – révélant que les autorités chinoises avaient promis à de nombreuses reprises à Liu Xia qu’elle pourrait quitter le pays et se faire soigner pour sa dépression. Des agents de la Sûreté de l’État auraient d’abord dit à Liu Xia d’attendre la fin du 19e Congrés du Parti communiste en octobre 2017. Puis, une fois cette date passée, les agents lui ont dit d’attendre la fin des sessions annuelles de l’Assemblée nationale populaire et de la Conférence consultative politique du peuple chinois, qui se sont terminées en mars 2018.
L’état de santé mentale de Liu Xia continue d’inquiéter ses amis et les militants. Parallèlement, les autorités allemandes et américaines ont renouvelé à plusieurs reprises leurs appels demandant que Liu Xia soit autorisée à se rendre à l’étranger. Liu Xia est en résidence surveillée illégale depuis que son défunt mari, Liu Xiaobo, a reçu le prix Nobel de la paix en 2010. Elle est toujours surveillée et confrontée à des restrictions depuis la mort de ce dernier, le 13 juillet 2017.