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Monsieur le Chef du gouvernement,
Je vous écris pour dénoncer l’arrestation et le placement arbitraire en détention par les autorités de Maati Monjib, universitaire et défenseur des droits humains, le 29 décembre 2020. Des membres des forces de sécurité en civil sont venus le chercher, sans aucune notification préalable, dans un restaurant de la capitale, Rabat, et l’ont emmené de force au tribunal de première instance de Rabat, où il a été présenté au procureur. Celui-ci l’a renvoyé devant le juge d’instruction, qui, après l’avoir interrogé en l’absence d’un avocat, a ordonné son placement en détention provisoire.
Le 7 octobre 2020, le parquet du tribunal de première instance de Rabat, saisi par l’Unité de traitement du renseignement financier, a ouvert une nouvelle enquête sur Maati Monjib pour présomption de détournement de fonds et de blanchiment de capitaux, enquête apparemment liée à la perception de fonds étrangers destinés à financer des ateliers de formation pour les journalistes citoyens. Maati Monjib a dit à Amnesty International que ces nouveaux actes de harcèlement et d’intimidation étaient dûs à une récente interview radio au cours de laquelle il avait critiqué la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST), dénonçant la répression à l’égard des opposants politiques, ainsi qu’à son soutien ouvert envers deux journalistes détenus, Omar Radi et Suleiman Raissouni.
Ces derniers mois, la Brigade nationale de la police judiciaire (plus connue sous le nom de BNPJ) a convoqué Maati Monjib à plus de sept reprises aux fins d’interrogatoire à Casablanca et à Rabat. Quatre membres de sa famille, sans activités politiques militantes , ont également été convoqués, dont sa sœur de 70 ans, atteinte de la maladie d’Alzheimer, qui a dû se rendre à Casablanca, à plusieurs heures de voyage de chez elle, où elle a été interrogée pendant plus de quatre heures. Maati Monjib rejette toutes les accusations portées contre lui.
En conséquence, je vous prie instamment de libérer Maati Monjib immédiatement et sans condition, car cet homme est détenu uniquement pour avoir exercé pacifiquement son droit à la liberté d’expression et de réunion, il s’agit donc d’un prisonnier d’opinion. Je vous engage à clore les investigations à son encontre et à abandonner toutes les charges retenues contre lui. Je vous appelle également à reconnaître explicitement la légitimité des défenseurs et défenseures des droits humains et à soutenir publiquement leur travail, en reconnaissant leur contribution au progrès des droits humains, et à mettre fin à la pénalisation de la perception de fonds étrangers destinés à les aider à mener leurs activités en faveur des droits humains.
Veuillez agréer, Monsieur le Chef du gouvernement, l’expression de ma haute considération,
VOS APPELS : arabe, français, anglais. Vous pouvez également écrire dans votre propre langue.