Mettre fin à l’injustice de Guantánamo

L’une des premières décisions officielles prises par le président Barack Obama en janvier 2009 fut de signer un décret ordonnant la fermeture, dans l’année, du camp militaire américain de Guantánamo Bay, à Cuba. Ce décret est resté sans effet. Le Président américain a renouvelé sa promesse le 23 mai 2013. C’est pourquoi Amnesty International demande une nouvelle fois au Président Barack Obama d’honorer sa promesse. Les détentions à Guantánamo sont un affront pour les principes internationaux relatifs aux droits fondamentaux et sapent la crédibilité des États-Unis. Le monde doit interpeller les États-Unis au sujet de cet échec lamentable et les inciter à être à la hauteur des normes internationales relatives aux droits fondamentaux qu’ils exigent si souvent d’autrui. Douze ans après l’arrivée des premiers prisonniers à Guantánamo, sanglés dans des avions comme des marchandises, plus de 150 hommes y sont toujours détenus, la plupart sans avoir été inculpés ni jugés. Durant toutes ces années, le camp de détention a continué de fonctionner sur fond de vide juridique en termes de droits humains et les détentions pour une durée indéterminée n’ont pas pris fin.

Une poignée de détenus est en attente de jugement par une commission militaire, dans le cadre d’un système non conforme aux normes internationales relatives à l’équité des procès. Six d’entre eux pourraient être condamnés à mort. Sur les quelque 800 détenus qui ont été incarcérés à Guantánamo, sept seulement (moins de 1 %) ont été déclarés coupables par une commission militaire – dont cinq ont plaidé coupable sur la base d’accords passés avant le procès, accords qui contenaient la promesse d’un possible transfert hors de Guantánamo.

En parallèle, l’absence de vérité, d’obligation de rendre des comptes et de voies de recours pour les violations des droits humains commises contre les détenus de Guantánamo, anciens et actuels, est une injustice lancinante par laquelle les États-Unis bafouent leurs obligations internationales relatives aux droits humains.

Des détenus de Guantánamo ont été torturés et soumis à des mauvais traitements, à Guantánamo même ou dans d’autres lieux sous autorité américaine avant d’y être transférés. Ils ont notamment été soumis au « waterboarding » (simulacre de noyade), détenus à l’isolement prolongé et, plus récemment, soumis à des procédures d’alimentation forcée parce qu’ils ont entamé une grève de la faim pour protester contre leur maintien en détention illimitée. Cette méthode d’alimentation forcée, telle qu’elle est pratiquée actuellement à Guantánamo, a été jugée par des autorités médicales comme étant cruelle et inhumaine et contraire au respect des droits humains.

Le premier commandant du centre de détention de Guantánamo, le général Michael Lehnert, aujourd’hui à la retraite, a déclaré récemment que Guantánamo était une prison qui « n’aurait jamais dû être ouverte ». Selon lui, les États-Unis ont perdu la « bienveillance du monde » en incarcérant et en torturant des prisonniers à Guantánamo au lendemain des attentats du 11 septembre 2001.

La fermeture de Guantánamo doit s’accompagner de la fin des violations dont il est désormais le symbole – se contenter de les délocaliser ne saurait suffire. Le monde doit inciter les États-Unis à abandonner leur cadre juridique biaisé de « guerre mondiale ». Le Congrès et le gouvernement de Barack Obama doivent adopter une stratégie de lutte contre le terrorisme qui respecte pleinement le droit international et les normes internationales.
On ne pourra tirer un trait sur Guantánamo sans établir les responsabilités pour les atteintes aux droits humains, y compris les crimes relevant du droit international, commises sur la base et ailleurs dans le cadre de la « guerre contre le terrorisme » menée par les États-Unis.

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