Réfugiés et migrants : - 20 °C sans nourriture, logement ou soins

Environ 1 200 réfugiés et migrants dorment dans des hangars désaffectés du centre de Belgrade. Les conditions constatées par les représentants d’Amnesty International sont inhumaines, avec des températures hivernales atteignant -20°C. Des conditions dangereuses et inhumaines Il y a de sérieux risques de maladie et même de mort engendrée par le gel et l’hypothermie. La plupart n’ont pas les ressources pour survivre et tiennent grâce à un petit repas par jour fourni par une ONG. Les autorités serbes ne leur fournissent pas une alimentation adéquate, de l’eau potable et une hygiène correcte, des soins, des habits et un simple hébergement. Les réfugiés et les migrants sont obligés d’allumer des feux pour résister au froid, la combustion du bois de mauvaise qualité, des déchets souvent en plastique entraînent des fumées toxiques et un risque de propagation des flammes. L’indifférence des dirigeants Les autorités n’ont mis en place aucun abri d’urgence pour accueillir ces réfugiés et ces migrants, dont la majorité est originaire d’Afghanistan. La police serbe se rend chaque jour dans les entrepôts pour compter les occupants. Personne n’a été identifié, pas même les enfants et les personnes les plus vulnérables nécessitant un traitement médical. Des vies menacées Les enfants non-accompagnés dès l’âge de 11 ans représentent un quart de la population dans les entrepôts selon l’UNHCR. Ils sont d’autant plus vulnérables qu’ils risquent l’exploitation et d’être victimes (…)

Les autorités serbes affirment que les réfugiés et les migrants qui squattent les entrepôts au plus rude de l’hiver le font de leur plein gré et de manière temporaire. Pourtant, plusieurs réfugiés et migrants avec lesquels se sont entretenus les représentants d’Amnesty International avaient tenté en vain d’exprimer leur intention de demander l’asile dans un poste de police voisin, conformément aux procédures en vigueur dans le pays. Ils s’étaient entendu répondre qu’il n’y avait pas de place pour eux dans les « camps » (centres d’accueil officiels pour les demandeurs d’asile) ou qu’ils devaient revenir à un autre moment, lorsqu’ils n’avaient pas été purement et simplement chassés. L’inscription auprès de la police est essentielle pour être dirigé vers un centre d’accueil et bénéficier d’un hébergement, de nourriture et de soins médicaux.

Le 13 janvier 2017, le HCR a estimé que 1 200 garçons et hommes, dont 300 enfants non accompagnés ou séparés, dormaient dans des lieux rudimentaires du centre de Belgrade.

En 2016, l’État a adopté une politique consistant à fournir un hébergement à seulement 6 000 demandeurs d’asile à la fois, quel que soit leur nombre réel. Actuellement, les capacités d’accueil sont presque atteintes et certains centres sont saturés. Les autorités n’ont pris aucune mesure d’urgence pour que tous les réfugiés et migrants soient pris en charge.

Les entrepôts que ces personnes squattent sont pourtant connus et faciles d’accès. En réalité, la police s’y rend tous les jours pour compter les occupants. Pour se tenir chaud, ceux-ci allument des feux devant les bâtiments et à l’intérieur ; ils brûlent des déchets qui dégagent des fumées toxiques. La majorité des personnes avec qui les représentants d’Amnesty International se sont entretenus sur place se sont plaintes de ne pas avoir de vêtements et d’accessoires d’hiver, notamment de chaussures, de couvertures chaudes ni de matelas, ainsi que de la quantité de nourriture distribuée chaque jour (en général, deux tranches de pain et du ragoût de légumes). Lors de cette visite, en janvier 2017, il n’y avait aucune femme dans les entrepôts mais une proportion élevée d’enfants et de jeunes adultes. Les enfants étaient particulièrement désorientés et n’avaient pas accès à l’information ni à l’aide nécessaires pour obtenir une protection minimale en Serbie. Les femmes seules et les familles n’ayant pas été dirigées par la police vers des centres d’accueil passaient la nuit dans un centre d’information voisin tenu par des ONG.

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