Réfugiés et migrants : - 20 °C sans nourriture, logement ou soins
Les autorités serbes affirment que les réfugiés et les migrants qui squattent les entrepôts au plus rude de l’hiver le font de leur plein gré et de manière temporaire. Pourtant, plusieurs réfugiés et migrants avec lesquels se sont entretenus les représentants d’Amnesty International avaient tenté en vain d’exprimer leur intention de demander l’asile dans un poste de police voisin, conformément aux procédures en vigueur dans le pays. Ils s’étaient entendu répondre qu’il n’y avait pas de place pour eux dans les « camps » (centres d’accueil officiels pour les demandeurs d’asile) ou qu’ils devaient revenir à un autre moment, lorsqu’ils n’avaient pas été purement et simplement chassés. L’inscription auprès de la police est essentielle pour être dirigé vers un centre d’accueil et bénéficier d’un hébergement, de nourriture et de soins médicaux.
Le 13 janvier 2017, le HCR a estimé que 1 200 garçons et hommes, dont 300 enfants non accompagnés ou séparés, dormaient dans des lieux rudimentaires du centre de Belgrade.
En 2016, l’État a adopté une politique consistant à fournir un hébergement à seulement 6 000 demandeurs d’asile à la fois, quel que soit leur nombre réel. Actuellement, les capacités d’accueil sont presque atteintes et certains centres sont saturés. Les autorités n’ont pris aucune mesure d’urgence pour que tous les réfugiés et migrants soient pris en charge.
Les entrepôts que ces personnes squattent sont pourtant connus et faciles d’accès. En réalité, la police s’y rend tous les jours pour compter les occupants. Pour se tenir chaud, ceux-ci allument des feux devant les bâtiments et à l’intérieur ; ils brûlent des déchets qui dégagent des fumées toxiques. La majorité des personnes avec qui les représentants d’Amnesty International se sont entretenus sur place se sont plaintes de ne pas avoir de vêtements et d’accessoires d’hiver, notamment de chaussures, de couvertures chaudes ni de matelas, ainsi que de la quantité de nourriture distribuée chaque jour (en général, deux tranches de pain et du ragoût de légumes). Lors de cette visite, en janvier 2017, il n’y avait aucune femme dans les entrepôts mais une proportion élevée d’enfants et de jeunes adultes. Les enfants étaient particulièrement désorientés et n’avaient pas accès à l’information ni à l’aide nécessaires pour obtenir une protection minimale en Serbie. Les femmes seules et les familles n’ayant pas été dirigées par la police vers des centres d’accueil passaient la nuit dans un centre d’information voisin tenu par des ONG.
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