14 Saoudiens risquent une exécution imminente

En Arabie saoudite, Hussein al Rabi, Abdullah al Tureif, Hussein al Mosallem, Mohamed al Naser, Mustafa al Darwish, Fadel Labbad, Said al Sakafi, Salman al Qureish, Mujtaba al Suweyket, Munir al Adam, Abdullah al Asreeh, Ahmad al Darwish, Abdulaziz al Sahwi et Ahmad al Rabi risquent d’être exécutés à tout moment. Le 23 juillet dernier, les familles des condamnés ont appris que la Cour suprême avait confirmé leur sentence. À tout moment et secrètement, le roi peut ratifier ces condamnations et ces 14 hommes peuvent être exécutés. UN PROCÈS INIQUE Le 1er juin 2016, ces hommes avaient été condamnés à l’issue d’un procès collectif d’une iniquité flagrante de 24 Saoudiens musulmans chiites, par le Tribunal pénal spécial, la juridiction chargée de la lutte contre le terrorisme en Arabie saoudite. Ils ont été déclarés coupables d’actes violents liés à leur participation présumée à des manifestations entre 2011 et 2012 contre le gouvernement organisées dans la province de l’Est, à majorité chiite. Plusieurs chefs d’accusation ont été retenus, parmi lesquels « rébellion armée contre le souverain » pour avoir notamment « participé à tirer sur des membres du personnel de sécurité et sur des véhicules de sécurité », « préparation et utilisation de cocktails Molotov », « vol et vol à main armée » et « incitation au désordre, et organisation et participation à des émeutes ». Cette sentence a par la suite été confirmée par une cour d’appel avant d’être automatiquement renvoyée (…)

Depuis 2013, Amnesty International a enregistré une augmentation du nombre de peines de mort prononcées contre des dissidents politiques en Arabie saoudite, y compris contre des membres de la minorité chiite. Le 2 janvier 2016, Sheikh Nimr al Nimr a été exécuté avec 46 autres détenus. Le 11 juillet 2017, Yussuf Ali al Mushaikass, père de deux enfants, et trois autres hommes chiites ont été exécutés pour des infractions liées au terrorisme en lien avec leur participation à des manifestations antigouvernementales organisées dans la province de l’Est, peuplée majoritairement de chiites, entre 2011 et 2012. Sa famille n’a pas été informée à l’avance de son exécution et ne l’a apprise qu’après coup à la télévision, lorsqu’une déclaration du gouvernement a été lue.

Les Saoudiens de la province de l’Est, à majorité chiite, se plaignent de longue date de discriminations et d’actes de harcèlement imputables aux autorités. Inspirés notamment par les mouvements de protestation qui ont secoué le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord en 2011, ils ont organisé des manifestations pour dénoncer cette discrimination. Les pouvoirs publics d’Arabie saoudite ont répliqué par des mesures répressives contre les personnes soupçonnées de soutenir ces manifestations ou d’y participer, ou encore de critiquer les autorités. Des manifestants ont été détenus sans inculpation et au secret pendant des jours, voire des semaines. Certains ont dit avoir été victimes de torture ou d’autres mauvais traitements. Au moins 20 personnes ayant un lien avec les manifestations dans la province de l’Est ont été tuées par les forces de sécurité depuis 2011 et des centaines d’autres ont été emprisonnées.

Au moins 18 hommes sont actuellement sous le coup d’une condamnation à mort pour des infractions liées à des manifestations, dont quatre qui ont été condamnés pour des infractions commises alors qu’ils avaient moins de 18 ans. Leur procès était loin d’être conforme aux normes internationales d’équité. Les accusés ont rarement été autorisés à être officiellement représentés par un avocat, et dans bon nombre de cas, ils n’ont pas été informés de l’avancée des poursuites engagées contre eux. Ils ont été déclarés coupables uniquement sur la base d’ « aveux » obtenus sous la contrainte ou la torture.

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