Empêchez l’exécution de 3 jeunes militants saoudiens
Ali al Nimr a été arrêté en février 2012, alors qu’il avait 17 ans, puis placé dans un centre de réinsertion pour mineurs, avant d’être incarcéré dans une prison pour adultes. Il a été condamné à mort en mai 2014 par le Tribunal pénal spécial de Djedda, un tribunal jugeant des affaires ayant trait à la sécurité et au terrorisme, pour 12 infractions - parmi lesquelles participation à des manifestations antigouvernementales, agressions contre les forces de sécurité, détention d’une mitraillette et vol à main armée. Ali al Nimr a déclaré que ses « aveux » lui avaient été arrachés sous la torture, mais le tribunal a refusé de diligenter une enquête sur ses allégations.
Abdullah al Zaher et Dawood al Marhoon ont été arrêtés le 3 mars et le 22 mai 2012, alors qu’ils avaient respectivement 16 et 17 ans. En octobre 2014, ils ont été condamnés à mort par le Tribunal pénal spécial de Riyadh pour des motifs similaires, puisqu’ils avaient notamment été reconnus coupables d’avoir participé à des défilés antigouvernementaux, commis un vol à main armée et « pris part aux homicides de policiers en fabriquant et utilisant des cocktails Molotov pour les attaquer ». Eux aussi affirment qu’on les a torturés et forcés à « avouer ».
Les autorités saoudiennes se dispensent régulièrement de respecter les normes internationales d’équité des procès et les Garanties des Nations unies pour la protection des droits des personnes passibles de la peine de mort. Les affaires où l’accusé est passible de la peine capitale sont souvent jugées en secret dans le cadre de procédures sommaires et iniques, sans que le prévenu ne puisse bénéficier d’une assistance ni d’une représentation juridiques au cours des différentes phases de sa détention et de son procès. Les accusés peuvent être déclarés coupables sur la seule base d’« aveux » obtenus sous la torture ou d’autres mauvais traitements.
La Convention relative aux droits de l’enfant, que l’Arabie saoudite est tenue de respecter, indique clairement que la peine de mort ne peut être prononcée pour des infractions commises par des personnes mineures.
L’Arabie saoudite est l’un des pays du monde qui exécutent le plus de prisonniers. La peine capitale est souvent imposée à l’issue de procès iniques, et ni les mineurs délinquants ni les personnes présentant des troubles mentaux ne sont épargnés. Malgré la diminution générale du nombre d’exécutions recensées à l’échelle mondiale, l’Arabie saoudite a exécuté un nombre record de personnes en 2019. Les autorités saoudiennes ont mis à mort 184 personnes, soit le plus grand nombre d’exécutions recensées.
Depuis 2012, les autorités saoudiennes persécutent défenseurs des droits humains et dissidents en toute impunité, aussi bien par la voie juridique que par des moyens extrajudiciaires comme des interdictions de voyager.
Une nouvelle loi de lutte contre le terrorisme est entrée en vigueur en février 2014, et est utilisée depuis lors contre des défenseurs des droits humains et des militants afin de les condamner à de lourdes peines de prison, voire à la peine de mort.
La plupart des procès de ces militants se sont déroulés devant le Tribunal pénal spécial, dont la compétence est vague et les procédures nimbées de secret.
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