Le Brésil est actuellement l’épicentre de la pandémie de COVID-19 en Amérique latine, avec plus de 126 611 cas de coronavirus officiellement confirmés et 8 588 décès signalés au 7 mai. Cependant, une étude récemment publiée par une association d’universités et d’instituts brésiliens suggère que le pays pourrait avoir jusqu’à 12 fois plus de cas de coronavirus que le nombre rapporté par le gouvernement.
Un contexte sociopolitique et économique forgé sur les inégalités
Au Brésil, dans le contexte sociopolitique et économique actuel, la pandémie du coronavirus a touché de plein fouet les populations les plus fragiles. Le système de santé affaibli par le processus de démantèlement des institutions promu par le gouvernement, les taux croissants de pauvreté et de misère ou encore l’accroissement du nombre de travailleurs informels, sont autant d’éléments qui exposent plus fortement les minorités et individus vivant dans des conditions précaires.
Les sans-abris, la population carcérale vivant dans des conditions malsaines et des locaux surpeuplés, les femmes fortement exposées aux accès de violence (le nombre de féminicides s’est aggravé depuis la quarantaine) font partie des populations les plus vulnérables et doivent bénéficier d’un accès à une assistance sociale ainsi qu’à des soins médicaux suffisants. Les communautés indigènes livrées à elles-mêmes face à la pandémie
Les peuples indigènes, historiquement vulnérables et confrontés aux refus de la part de l’État de garantir leurs droits fondamentaux, sont directement exposés à la pandémie et ses conséquences. En effet, le démantèlement de la structure institutionnelle dédiée à la surveillance des territoires protégés et à la mise en oeuvre des politiques publiques, s’est doublé d’une rhétorique violente adoptée par le gouvernement de Jair Bolsonaro. Les invasions des terres indigènes ont augmenté l’année dernière au (…)
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