Des civils pris pour cible

Depuis septembre 2014, un conflit sanglant fait rage au Yémen. Pourtant, il reste largement ignoré de la communauté internationale. Des attaques dévastatrices menées depuis le mois de mars 2015 par la coalition dirigée par l’Arabie saoudite ont tué et blessé des milliers de civils et détruit des maisons, des écoles et des hôpitaux. Les forces de cette coalition sont armées par des États, dont les États-Unis et le Royaume-Uni. Plus de 3 000 civils, dont 700 mineurs, ont été tués et au moins 2,5 millions de personnes ont été forcées de quitter leur foyer. Pourtant, ce drame reste largement ignoré de la communauté internationale, qui a réagi à ce conflit de manière profondément cynique et honteuse. La liste des attaques présumées illégales ne cesse de s’allonger et elles ne font l’objet d’aucune enquête ni de la part de la coalition saoudienne ni de la part des États qui lui fournissent un soutien, notamment des armes. Demandez à la Belgique d’user de son influence pour presser toutes les parties au conflit au Yémen de respecter leurs obligations au regard du droit international humanitaire, notamment en ce qui concerne les livraisons d’armes, et d’appeler à la création d’une commission d’enquête internationale chargée d’établir la vérité sur toutes les violations du droit de la guerre au Yémen.

Près d’un an après le début du conflit, plus de 3 500 civils, dont 700 mineurs, ont été tués et au moins 2,5 millions de personnes ont été forcées de quitter leur foyer au cours de l’année écoulée. Au moins 83 % de la population requiert une assistance humanitaire en urgence.

L’Arabie saoudite a lancé les premières frappes aériennes contre le groupe armé des Houthis le 25 mars 2015, déclenchant un véritable conflit armé dans lequel toutes les parties ont commis de nombreuses atteintes au droit international humanitaire et relatif aux droits humains - notamment de possibles crimes de guerre.

Depuis le début du conflit, Amnesty International a recensé au moins 32 frappes aériennes à travers le pays, attribuées à la coalition dirigée par l’Arabie saoudite, ayant semble-t-il enfreint le droit international humanitaire. Ces frappes ont coûté la vie à 361 civils, dont au moins 127 mineurs. Elles ont également pris la forme d’attaques contre des hôpitaux, des écoles, des marchés et des mosquées, qui pourraient constituer des crimes de guerre.

Un de nos derniers rapports fait état de plusieurs frappes aériennes menées par la coalition saoudienne contre des établissements scolaires qui n’étaient pas des objectifs militaires, ce qui constitue une violation flagrante des lois de la guerre. Les dégâts causés par ces frappes ont gravement entravé l’accès à l’éducation de plus de 6 500 enfants.

Le 15 mars, au moins 44 civils ont été tués et des dizaines d’autres blessés lors d’une frappe aérienne meurtrière de la coalition contre un marché, dans le gouvernorat d’Hajjah (nord du pays), qui est contrôlé par les combattants houthis.

Amnesty International a en outre enquêté sur au moins 30 attaques terrestres menées sans discrimination ou de manière imprudente par des combattants loyalistes pro-Houthis/Saleh dans les villes d’Aden et de Taizz, dans le sud du pays, qui ont tué au moins 68 personnes, dont des dizaines de mineurs. Les combattants houthis et leurs alliés utilisent quotidiennement des armes imprécises telles que des mortiers dans des zones résidentielles, ce qui constitue une violation du droit international humanitaire.

Les Houthis procèdent aussi à des arrestations arbitraires, des incarcérations et des enlèvements d’opposants présumés, notamment des militants et des journalistes, et mènent une campagne de répression visant des organisations non gouvernementales et des militants des droits humains dans des zones se trouvant sous leur contrôle.

Les États qui approvisionnent la coalition en armes doivent suspendre de toute urgence tous les transferts d’armements utilisés pour commettre des violations du droit international, y compris des crimes de guerre. Ces mêmes États doivent également exercer une pression afin que les membres de la coalition respectent leurs obligations internationales et enquêtent sur les violations du droit international humanitaire.

Le conflit s’accompagne par ailleurs d’une catastrophe humanitaire, et la grande majorité des civils yéménites dépendent désormais de l’aide humanitaire car le pays connaît de graves pénuries de nourriture, d’eau propre et d’équipements médicaux. Cela est exacerbé dans les zones contrôlées par les Houthis par un blocus aérien et naval partiel limitant gravement l’importation et la livraison de carburant et d’autres fournitures essentielles.

Communiqué. Le Yémen brûle et croule sous les armes.
Communiqué. Yémen. Les enfants sont les premières victimes des bombardements
Rapport : Our kids are bombed : Schools under attack in Yemen
Vidéo : Yemen : Bombing of schools by Saudi Arabia-led coalition

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