Libérez les 5 de Goma

DES MILITANTS PRO-DÉMOCRATIE PLACÉS EN DÉTENTION ARBITRAIRE Les militants pro-démocratie congolais Rachel Pilipili, François Kahombo Hangi, Justin Mutabesha, Benjamin Kamuntu et Parfait Muhani ont été placés en détention arbitraire le 21 janvier. Ils auraient tous été soumis à des mauvais traitements au cours des cinq premiers jours de leur détention aux mains des forces de sécurité. Ils ont été arrêtés durant une manifestation pacifique à Goma. Ces cinq activistes se trouvent dans la prison de Munzenze depuis le 30 janvier. Ils sont membres de la LUCHA (Lutte pour le changement), un mouvement citoyen qui réclame haut et fort la démission du président Joseph Kabila, puisque son second et dernier mandat, selon la Constitution congolaise, a fini en décembre 2016. Ce n’est pas la première fois que des membres de cette organisation sont victimes de persécutions de la part des autorités nationales, comme ce fut le cas de Fred Bauma et Yves Makwambala, deux activistes qui ont été libérés suite à une campagne intense suivie par Amnesty International. Les cinq défenseurs ont été détenus au secret dans une cellule souterraine de la police, surpeuplée, sans ventilation et sombre, à Kahembe, dans la ville de Goma, pendant les cinq premiers jours qui ont suivi leur arrestation, sans être autorisés à consulter leurs avocats ni à recevoir des visites de leurs familles. Ils ont tous affirmé que durant cette période, des agents des forces de sécurité les ont frappés. Ils ont (…)

Le président de la République démocratique du Congo (RDC) Joseph Kabila est aux commandes du pays depuis 2001 et a été déclaré vainqueur des élections de 2006 et 2011. La Constitution congolaise limite le nombre de mandats présidentiels à deux mandats consécutifs, de cinq années chacun. Alors que le second et dernier mandat du président Joseph Kabila s’est achevé le 19 décembre 2016, il est resté au pouvoir, n’ayant pas réussi à organiser des élections.

La Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) a mené un dialogue national ouvert à tous, qui a débouché sur un accord signé le 31 décembre 2016. Cet accord englobe des dispositions visant à rétablir la confiance et à améliorer la situation politique dans le pays, en libérant les prisonniers politiques, en respectant la liberté de la presse et en autorisant les leaders de l’opposition à rentrer d’exil en vue de participer à des élections « inclusives, pacifiques et crédibles ».

Beaucoup voient dans l’incapacité du président Kabila à honorer l’accord du 31 décembre la preuve de sa réticence à quitter le pouvoir. En réaction, des manifestations pacifiques ont été organisées par le Comité laïc de coordination de l’Église catholique depuis décembre 2017, afin de demander au président Joseph Kabila de mettre en œuvre l’accord du 31 décembre. Ces manifestations, qui ont eu lieu le 31 décembre 2017 et le 21 janvier 2018, ont reçu le soutien de mouvements de l’opposition et de mouvements citoyens, comme Filimbi. La réaction brutale des forces de sécurité lors de ces rassemblements a causé la mort d’au moins 13 civils ; des centaines d’autres ont été blessés et un certain nombre ont été victimes d’arrestations et de détentions arbitraires.

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