Les autorités grecques restreignent de manière arbitraire l’accès à un grand camp de transit à la frontière entre la Grèce et l’ex-République yougoslave de Macédoine. Ce camp offrirait des installations qui sont adaptées pour le froid. En interdire l’accès met en péril la situation de milliers de réfugiés, demandeurs d’asile et migrants.
Tandis que la fermeture intermittente des frontières et les restrictions freinent le flux des arrivées, des milliers de réfugiés, demandeurs d’asile et migrants qui cherchent à franchir la frontière au nord de la Grèce pour passer en ex-République yougoslave de Macédoine sont contraints de dormir dehors devant une station-service, dans la ville de Polykastro (région grecque de Macédoine), où les températures chutent bien au-dessous de zéro. La police grecque restreint arbitrairement leur accès à un camp de transit situé à 20 kilomètres, dans la ville d’Idomeni, camp géré par des organisations nationales et internationales et équipé d’installations adaptées au froid.
Le camp de transit d’Idomeni, qui peut accueillir jusqu’à 1 200 personnes, ne fonctionne qu’à un tiers de sa capacité. Il a été installé par Médecins Sans Frontières (MSF) et le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) en septembre 2015, pour répondre aux besoins immédiats des personnes arrivant à la frontière. Depuis mi-décembre 2015, les réfugiés, demandeurs d’asile et migrants qui se rendent en bus à Idomeni sont envoyés par la police vers la station-service de Polykastro, où les conditions sont très rudimentaires et où ils doivent dormir dehors.
En seulement 24 heures, plus de 4 000 personnes sont arrivées à la station essence et d’autres sont attendues dans les jours qui viennent. Étant donné les conditions météo actuelles, la situation de nombreux réfugiés, demandeurs d’asile et migrants – dont des nourrissons – pourrait se détériorer. Il faut leur permettre sans délai d’entrer dans le camp de transit, qui a la capacité de leur fournir un abri, de la nourriture et une aide médicale 24 heures sur 24.