Mise à jour du 19 avril 2016 : Nous voulons remercier toutes les personnes qui ont participé à cette action. Nous voulons partager avec vous la décision prise le mercredi 6 avril par le Congrès espagnol qui a approuvé la proposition de loi qui ordonne le gouvernement espagnol à interdire la vente d’armes aux acteurs du conflit au Yémen. Elle prescrit également l’annulation des autorisations données depuis le début du conflit en mars 2015 et la promotion d’un embargo de l’Union européenne et des Nations unies. Cette loi prévoit aussi l’ouverture d’enquêtes sur l’emploi des armes espagnoles au Yémen par l’Arabie Saoudite et sur les atrocités commises. Elle prévoit aussi l’adoption de moyens pour garantir le contrôle et la transparence dans le commerce des armes espagnoles.
Bien que la rédaction finale approuvée n’inclut pas de référence explicite à la vente des cinq corvettes que Navantia veut construire pour l’Arabie Saoudite, nous demandons au gouvernement qu’il refuse toutes autorisations de transfert d’armes tant qu’il existe un risque substantiel que ces armes, à défaut de données disponibles, soient utilisées pour commettre ou faciliter des violations graves du droit international des droits humains et du droit international humanitaire ou dans le cas que ces armes puissent être détournées dans ce but. Dans le cadre de cette élaboration, nous comprenons que, dans les circonstances actuelles, le gouvernement ne doit pas autoriser l’exportation de ces cinq corvettes. La demande du parlement espagnol continue dans la lancée d’autres gouvernement européens comme celle de la demande approuvée du parlement hollandais en mars. La Suisse et le gouvernement flamand de Belgique ont suspendu toutes les exportations d’armes à l’Arabie Saoudite, le parlement britannique est en train d’analyser les exportations autorisées l’année dernière et l’Union européenne est en train d’enquêter sur la possibilité d’instaurer un embargo sur les ventes d’armes à l’Arabie Saoudite et aux autres parties de ce conflit.
Nous continuons notre travail afin de garantir que l’Espagne n’autorise plus aucune forme de ventes d’armes aux parties du conflit au Yémen.
La société espagnole Navantia est sur le point de signer un accord en vue de construire cinq corvettes pour l’Arabie saoudite. Elles pourraient être utilisées pour commettre de graves violations du droit international humanitaire. Aidez-nous à arrêter cette opération avant qu’il ne soit trop tard.
« Nous étions tous dans une seule pièce, avec ma mère, mes frères et mes sœurs quand tout a explosé. Nous étions tous blessés. Maintenant, ma mère, mon petit frère et ma petite sœur sont dans un autre hôpital. »
Ce sont les mots d’une fillette de 12 ans qui souffre de brûlures au troisième degré et dont le corps a été lacéré par des éclats d’obus, après un raid aérien dirigé contre une banlieue résidentielle de Sanaa, la capitale du Yémen, le 13 juin 2015. Cette attaque, qui a fait 10 morts et 28 blessés, a été menée par la coalition de l’Arabie saoudite.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes au Yémen : l’intervention militaire saoudienne a conduit à la mort de près de 6000 personnes ; plus de 28 000 d’individus sont blessés ; 2,5 millions de personnes sont déplacées internes et plus de 21 millions de Yéménites ont un besoin urgent d’aide humanitaire.
Le blocus naval qu’impose l’Arabie saoudite au Yémen depuis mars 2015 est une violation grave du droit international humanitaire. Mais les Saoudiens ne s’en tiennent pas à cela puisqu’ils commettent également de nombreux crimes de guerre en s’attaquant sans aucune discrimination à des cibles civiles comme des écoles et des hôpitaux.
Nous avons demandé aux autorités espagnoles si les avions, les bombes et les munitions vendus à l’Arabie saoudite servaient à commettre des crimes de guerre. Jusqu’à présent, nous n’avons pas obtenu de réponse. Derrière ce silence pesant, ce sont 1,2 milliard d’euros d’armes qui ont été vendues à l’Arabie saoudite par l’Espagne entre 2010 et 2015.
Les ventes d’armes susceptibles de commettre des atrocités sont pourtant interdites par le Traité sur le commerce des armes et par d’autres normes internationales et nationales que l’Espagne doit respecter. Or, il existe clairement un risque que les cinq corvettes [1] que Navantia veut construire pour l’Arabie saoudite soient utilisées pour commettre des violations du droit international humanitaire, y compris la participation au blocus naval du Yémen ou à des attaques aveugles de la coalition, dont les civils sont victimes.
Les États qui approvisionnent la coalition en armes, dont l’Espagne, doivent suspendre de toute urgence tous les transferts d’armements utilisés pour commettre des violations du droit international, y compris des crimes de guerre. Aidez-nous à stopper la vente. Signez notre pétition adressée au gouvernement espagnol et au président de Navantia.