A débuté le 31 mars 2021

La place d’AHMED SAMIR SANTAWY, étudiant égyptien en Autriche, n’est pas en prison !

Étudiant en Autriche, Ahmed Samir Santawy a été arrêté le 1er février dernier dans son pays d’origine, l’Égypte, et est depuis lors maintenu en détention, alors même qu’aucune accusation officielle ne pèse contre lui.

Ahmed Samir Santawy, 29 ans, est étudiant en master de sociologie et d’anthropologie à l’Université d’Europe centrale de Vienne en Autriche. Le 1er février dernier, alors qu’il était en visite en Égypte, son pays d’origine, il a été arrêté par les autorités. Il est depuis maintenu en détention alors qu’une enquête a été ouverte à son égard pour terrorisme.

Depuis son arrestation, Ahmed n’a pu avoir qu’un contact de 20 minutes avec un membre de sa famille et les relations avec son avocat sont restreintes. Il a déclaré avoir été interrogé sur ses études et ses interventions présumées sur la page Facebook “Révolutionnaires du 25 janvier”, où étaient publiées des critiques quant au bilan des autorités en matière de droits humains.

Les accusations qui pèsent contre Ahmed sont sans fondement et sont le reflet de la stratégie de répression du gouvernement égyptien à l’encontre de tout·e·s opposant·e·s politiques réel·le·s ou supposé·e·s. Initialement placé en détention provisoire pour 14 jours, les autorités ne cessent de la prolonger. Ces décisions sont arbitraires, la place d’Ahmed n’est pas en prison.

Demandez aux autorités égyptiennes sa libération immédiate et sans condition !

9317 / 15000 signatures

J'agis

Extrait de la lettre de pétition

Pétition à l’attention de Hamada al Sawi, Procureur général de la République arabe d’Égypte
Monsieur le Procureur général,

Je vous écris pour vous faire part de mes préoccupations quant à la détention arbitraire d’Ahmed Samir Santawy, chercheur et étudiant en master d’anthropologie de 29 ans, dans l’attente des conclusions des investigations menées par le service du procureur général de la (...)

Monsieur le Procureur général,

Je vous écris pour vous faire part de mes préoccupations quant à la détention arbitraire d’Ahmed Samir Santawy, chercheur et étudiant en master d’anthropologie de 29 ans, dans l’attente des conclusions des investigations menées par le service du procureur général de la sûreté de l’État, une section spéciale du ministère public qui est chargée d’enquêter sur les menaces ayant trait à la sécurité nationale.

Ahmed Samir Santawy a été arrêté le 1er février après s’être présenté à l’Agence de sécurité nationale, un service de police spécialisé, pour répondre à une convocation orale. Il a été victime d’une disparition forcée jusqu’au 6 février, date à laquelle il a été déféré au service du procureur général de la sûreté de l’État pour y être interrogé. Il a indiqué au procureur que, pendant sa disparition forcée, il avait été détenu à trois endroits, coupé de sa famille et privé d’avocat. Les yeux bandés, il avait été roué de coups de poing à la tête et au ventre lors de son interrogatoire à l’Agence de sécurité nationale, située au poste de police du cinquième district du Nouveau Caire. Les agents qui l’ont interrogé ont insisté sur ses études et son rôle sur une page Facebook d’opposition au régime. Le procureur n’a pas diligenté d’enquête sur les allégations selon lesquelles Ahmed Samir Santawy aurait été victime d’une disparition forcée et roué de coups. En revanche, il l’a interrogé au sujet de son travail universitaire et a ordonné son placement en détention pour 15 jours, en attendant les conclusions de l’enquête ouverte pour « appartenance à un groupe terroriste », « diffusion de fausses informations » et « utilisation d’un compte sur les réseaux sociaux pour diffuser de fausses informations », dans l’affaire n° 65/2021. Le service du procureur général de la sûreté de l’État fondait ses accusations sur un message publié sur Facebook qu’il estimait critique à l’égard des autorités mais dont Ahmed Samir Santawy niait être l’auteur, ainsi que sur un rapport d’enquête établi par l’Agence de sécurité nationale, qu’Ahmed Samir Santawy et ses avocats n’ont pas été autorisés à consulter. Amnesty International considère Ahmed Samir Santawy comme un prisonnier d’opinion, détenu uniquement en raison de ses centres d’intérêt dans le domaine universitaire et de ses recherches, qui se concentrent sur les questions de genre et la religion.

Ahmed Samir Santawy est détenu actuellement à la prison de Liman Tora, dans la banlieue sud du Caire, privé de tout contact avec sa famille et ses avocats. Étant donné qu’il est coupé du monde extérieur, il est à craindre que son état de santé et son bien-être se dégradent, en particulier compte tenu l’apparition de foyers de COVID-19 dans les prisons, qui représente un risque accru du fait de l’insuffisance des soins médicaux. Par ailleurs, cet homme a des antécédents de troubles mentaux, qui peuvent être exacerbés par les conditions carcérales, surtout en l’absence de soins adaptés.

Je vous demande donc de libérer Ahmed Samir Santawy immédiatement et sans condition et de diligenter dans les meilleurs délais une enquête indépendante, impartiale et efficace sur les allégations selon lesquelles il aurait été victime d’une disparition forcée et roué de coups. En attendant sa libération, il doit pouvoir entrer en contact avec sa famille et ses avocats, recevoir les soins médicaux dont il a besoin et être protégé immédiatement contre la torture et les autres mauvais traitements.

Veuillez agréer, Monsieur le Procureur général, l’expression de ma haute considération,