Le 19 avril 2016, la troisième chambre de la Cour pénale de Tucumán, dans le nord-ouest de l’Argentine, a condamné Belén à huit ans de prison pour meurtre avec circonstances aggravantes. Après avoir fait une fausse couche, elle a en effet été accusée d’avoir provoqué un avortement. Elle a été maltraitée et insultée par le personnel hospitalier qui a ensuite appelé les policiers pour la dénoncer.
Le 21 mars 2014, Belén s’était rendue à l’hôpital public d’Avellaneda à San Miguel de Tucumán, à cause de douleurs abdominales. Transférée en service gynécologique, le médecin découvre des saignements abondants dus à une fausse couche. Belén ignorait pourtant être enceinte.
Belén a toutefois été accusée par le personnel hospitalier d’avoir avorté clandestinement et expulsé le fœtus dans les toilettes de l’hôpital. Un infirmier a apporté ce fœtus dans une boîte pour le montrer à Belén et pour l’accuser d’avoir tué son propre « fils ». Ses droits au secret médical ont été violés par le personnel médical qui a appelé la police pour la dénoncer. Elle a notamment dû subir un examen « sur des parties intimes de son corps », qui pourrait constituer un traitement cruel, inhumain ou dégradant.
Arrêtée à sa sortie de l’hôpital, Belén a été placée en détention provisoire pendant deux ans. Soledad Deza, son avocate, dénonce le manque de preuve scientifique dans cette affaire. Le foetus qui aurait été découvert dans les toilettes avait 32 semaines alors que Belén était enceinte de 22 semaines. Aucune analyse ADN et aucun lien de parenté n’ont été établis.
Les avocats de la défense ont déclaré qu’ils allaient faire appel et demander la libération immédiate de Belén. Signez notre pétition pour soutenir la demande de ses avocats, pour que Belén puisse retrouver sa liberté, plus de deux ans après sa fausse couche.