Cinq réfugiés syriens, dont un adolescent de 16 ans, sont détenus au secret depuis qu’ils ont été emmenés au centre pour étrangers en instance d’éloignement d’Erzurum, à A ?kale (est de la Turquie). Ils risquent d’être expulsés vers la Syrie. Au total, entre 150 et 200 demandeurs d’asile seraient détenus au centre d’Erzurum.
D. H., R. H., N. B., F. A. et un adolescent de 16 ans, A.A., tous réfugiés syriens (désignés par leurs initiales pour des raisons de sécurité), et des centaines d’autres réfugiés ont participé à des manifestations pacifiques qui ont commencé le 15 septembre dans la ville d’Edirne (ouest de la Turquie). Ils demandaient qu’on les autorise à franchir la frontière turco-grecque.
Un parent de D. H., R. H., N. B. et F. A. (qui était en contact téléphonique avec eux à cette période) a indiqué à Amnesty International que, quelques jours avant le début des manifestations, la police avait emmené ces personnes et d’autres réfugiés dans un gymnase. Là, ils auraient été battus par des policiers et privés de nourriture pendant deux jours. Le 22 septembre, la police aurait emmené les réfugiés dans des bus. Elle leur aurait donné le choix entre rentrer dans leur pays d’origine ou être « traités comme des ennemis du régime ». Le 23 septembre, le parent de D. H., R. H., N. B. et F. A. est parvenu à les joindre et a appris qu’ils avaient été placés en détention par la police, aux côtés d’autres personnes. Il n’a pas eu d’autre contact direct avec eux pendant des jours.
Le 1er ou le 2 octobre, l’un des quatre réfugiés a réussi à l’appeler et lui a dit qu’ils avaient été emmenés dans un camp de la province d’Ayd ?n (ouest de la Turquie). Ils y auraient été détenus entre cinq et sept jours. Le 10 octobre, leur parent a appris sur un réseau social qu’ils avaient été transférés à Erzurum. Autour du 13 octobre, un réfugié irakien qui avait été libéré du centre pour étrangers en instance d’éloignement d’Erzurum lui a indiqué que ses proches s’y trouvaient.
Le frère d’A. A. a expliqué qu’il n’avait pu communiquer que de manière limitée, sporadique et clandestine avec lui depuis qu’il avait été arrêté à la suite de la manifestation d’Edirne, aux alentours du 22 septembre. Il pense qu’il est détenu au centre d’Erzurum car un autre réfugié le lui a dit et a pu lui envoyer les coordonnées GPS depuis un téléphone portable. Lors d’un bref appel passé en secret le 30 octobre, A. A. lui a raconté que les détenus n’étaient pas informés de ce qui les attendait et que certains n’avaient pas été autorisés à recevoir des visites de leur famille.