Stop à la violence légalisée envers les femmes en Amérique latine

Dans le cadre de la campagne Mon corps, mes droits, Amnesty International a choisi de mettre en lumière des pratiques dégradantes et inhumaines de certains pays d’Amérique latine en ce qui concerne les droits sexuels et reproductifs des femmes. La pandémie de la violence contre les femmes dans la région des Amériques démontre le manque de volonté politique des États de protéger les droits des femmes et des filles. C’est pourquoi nous profitons de la XVIème Assemblée générale de l’Organisation des États américains, afin de lancer un appel à tous les chefs d’État de la région. Nous ajoutons notre voix aux centaines d’organisations dans toute la région demandant la fin de la violence contre les femmes. Les mesures qui doivent être prises sont bien connues. Cependant, le cycle de la violence contre les femmes ne sera jamais rompu si les États ne réforment pas toutes les lois discriminatoires, les politiques publiques et les pratiques régissant les droits sexuels et reproductifs et l’accès à la santé. Ces règlements discriminatoires, qui sont fondés sur des stéréotypes de genre, violent les droits humains des femmes et des filles. Ils institutionnalisent la violence envers les femmes qui prend parfois la forme de torture. Avec ces règlementations, les États envoient également un message fort à la société : ils approuvent et tolèrent les discriminations contre les femmes en générant et en reproduisant cette violence. La modification de ces lois et pratiques est une (…)

Pour mettre fin à ce cycle de violence, les États de la région doivent accepter leur responsabilité historique et éliminer les stéréotypes de genre qui nourrissent les législations en vigueur et régissent l’accès aux services de santé sexuelle et reproductive.

C’est à travers les stéréotypes dans le domaine de la sexualité et de la reproduction que le rôle des femmes dans leurs sociétés est le plus clairement révélé. Dans ce domaine, les États d’Amérique latine abusent de leur pouvoir pour imposer ces rôles (basé sur des normes culturelles ou religieuses qui violent les droits humains) par la législation, les politiques publiques et les pratiques discriminatoires.

« Chaque femme veut être et devrait être une mère » ; « Nous devons réduire le nombre d’enfants des femmes pauvres et autochtones car qu’ils perpétuent la pauvreté » ; « Toute femme enceinte doit mener sa grossesse à terme quelle que soit sa situation personnelle, son état de santé ou même le risque pour sa vie » ; « Les adolescentes ne sont pas capables de prendre des décisions au sujet de leur sexualité de leur maternité » ; « Les filles qui tombent enceintes à la suite de violences sexuelles doivent mener leur grossesse à terme » ; « Les femmes vivant avec le VIH doivent être stérilisées pour arrêter la propagation du virus » ; « Les femmes qui viennent à l’hôpital avec pour une urgence obstétricale se l’ont induites elles-mêmes, quoiqu’elles en disent, surtout si elles ont des ressources limitées » ... Autant de stéréotypes que les États de la région doivent impérativement éliminer de leurs normes et pratiques afin d’envoyer un message clair : les autorités ont la volonté politique et l’engagement de respecter, protéger et réaliser les droits des femmes et des filles.

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