Tahir Elçi, éminent défenseur des droits humains assassiné

Après avoir œuvré toute sa vie durant pour la paix et le respect des droits humains, l’éminent avocat et défenseur des droits humains, Tahir Elçi, a été assassiné à Diyarbakir, en Turquie, le 28 novembre 2015. Plus de 100 000 personnes ont assisté à ses funérailles. Tahir Elçi a été tué d’une balle dans la tête lors d’une conférence de presse qu’il avait lui-même organisée. Ses dernières paroles furent les suivantes : « Nous ne voulons pas d’armes ici, pas de combats, ni d’opérations [de police] ». À ce jour, l’enquête comporte encore de nombreuses lacunes. Les circonstances de son assassinat ne sont pas claires et les chances d’établir les faits et l’identité du ou des auteurs semblent lointaines. Aucune investigation n’a été faite sur les lieux du crime, le périmètre n’a pas été sécurisé et pourtant, trois jours après sa mort, les autorités turques clamaient avoir trouvé la balle qui avait tué Tahir Elçi. Amnesty International demande aux autorités turques d’ouvrir une enquête indépendante, impartiale, efficace et rapide sur l’assassinat de Tahir Elçi, afin notamment, de traduire le(s) responsable(s) en justice.

Depuis de nombreuses années, Tahir Elçi se battait pour le respect des droits humains. Il fut l’un des premiers à attirer l’attention de la communauté internationale sur les violations et abus des droits humains perpétués en Turquie. Déjà dans les années 1990, en sa qualité d’avocat à Czire, l’une des régions les plus sensibles du sud-est de la Turquie, il défendait les droits des personnes détenues, victimes de torture et de disparitions forcées. Contraint de quitter Cizre, il poursuivit son travail à Diyarbakir, il s’occupait principalement d’affaires portées devant les tribunaux nationaux et la Cour européenne des droits de l’homme. Il a également collaboré avec des organisations nationales et internationales de défense des droits humains. Par la suite, Tahir Elçi dirigea l’Association des avocats de Diyarbakir et devint le membre fondateur d’Amnesty International en Turquie.

Récemment, Tahir Elçi s’était attiré les foudres du gouvernement, critiquant le rôle de celui-ci dans la rupture du processus de paix avec le PKK (Parti des travailleurs kurdes). Tahir Elçi n’avait pas hésité à déclarer : « Le PKK n’est pas une organisation terroriste (…) mais un parti politique armé qui a le soutien des masses populaires ». Ses propos avaient fait de lui la cible privilégiée d’une campagne de harcèlement et d’intimidation. Tahir Elçi fut finalement détenu et inculpé pour avoir « fait l’apologie du terrorisme par voie de presse », infraction passible d’une peine de sept ans et demi de prison. Ces accusations formulées à l’encontre de Tahir Elçi ne doivent pas faire oublier que quelques années plus tôt, il dénonçait les exactions commises par le PKK. Il a également été menacé de mort par téléphone et sur les réseaux sociaux.

CP : 100 000 PERSONNES POUR LES OBSÈQUES DE TAHIR ELÇI http://www.amnesty.be/je-veux-m-informer/nos-blogs/blog-paroles-de-chercheurs-de-defenseurs-et-de-victimes/article/100-000-personnes-pour-les-obseques-de-tahir-elci

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