Stop à la détention d’enfants à Homestead

Séparés de leurs familles durant des semaines, voire des mois ; obligés de passer par des formulaires pour avoir accès à n’importe quel service de base (y compris pour se procurer des serviettes hygiéniques), victimes d’abus sexuels qui ne font l’objet d’aucune investigation. Il ne s’agit là que de quelques exemples des mauvais traitement que subissent les enfants dans le centre de Homestead, en Floride. Des enfants épuisés et méprisés Le centre de Homestead est loin d’être un foyer pour enfants. Il accueille des quantités de mineurs à la chaîne, sans se préoccuper de ce qui est le mieux pour eux. Il s’agit là encore des conséquences désastreuses des politiques américaines destinées à punir plutôt qu’à protéger des personnes qui tentent de reconstruire leur vie, y compris les plus jeunes : si des enfants fuient pour survivre, les États-Unis les enfermeront et compliqueront autant que possible leur libération. Parmi ces enfants, beaucoup ont fait l’objet de persécutions et de violences ciblées en Amérique centrale. Ils ont parcouru avec difficulté des milliers de kilomètres pour atteindre les États-Unis, seuls ou accompagnés d’un membre de leur famille ou d’un adulte de confiance dont ils ont été séparés ensuite. Des détentions à durée indéterminée Sous la loi actuelle, les enfants sont censés être transférés depuis Homestead vers des centres agréés de petite taille dans les plus brefs délais, idéalement dans les 20 jours. Or, d’après l’enquête réalisée par (…)

Un parcours doublement pénible
Beaucoup des enfants détenus à Homestead faisaient l’objet de persécutions et de violences ciblées en Amérique centrale et leur pays n’était pas disposé à les protéger ou en capacité de le faire. Ils ont parcouru avec difficulté des milliers de kilomètres pour atteindre les États-Unis, seuls ou parfois avec un membre de leur famille ou un adulte de confiance dont ils ont été séparés ensuite.
Malgré cela, des enfants continuent d’être détenus dans un centre où ils ne sont pas pris en charge correctement.

Les enfants détenus à Homestead sont apeurés, seuls et loin de chez eux. La grande majorité d’entre eux ont des parrains disposés à les accueillir, qui sont pour la plupart des parents ou des membres de leur famille. La détention prolongée et illimitée d’enfants est une crise provoquée par l’État lui-même. Le gouvernement a choisi de compliquer autant que possible la libération de ces enfants en appliquant une politique de diffusion d’informations totalement superflue, ce qui fait courir aux parrains potentiels le risque d’être expulsés. Cette politique perpétue sous un autre nom la pratique de séparation des familles et doit être abandonnée.

Une enquête d’Amnesty sur place
Le rapport intitulé No Home for Children : The Homestead ‘Temporary Emergency’ Facility décrit les conditions insatisfaisantes observées au centre, dont le fonctionnement illustre les conséquences désastreuses des politiques américaines à l’égard des enfants sollicitant une protection.

Une délégation d’Amnesty International s’est rendue sur place à deux reprises, en avril et juillet 2019. Début avril, plus de 2 100 enfants de 13 à 17 ans y étaient hébergés. Le centre accueillait près de 2 500 enfants à son pic d’activité et un peu moins de 2 000 y seraient détenus actuellement. Le nombre d’enfants détenus a fluctué depuis la création du centre. Quoi qu’il en soit, aucun enfant ne devrait jamais se trouver en détention.

Le rapport appelle à la fermeture du centre de Homestead. Les enfants ne devraient jamais être détenus mais, si c’est le cas, ils doivent l’être pour la durée la plus courte possible et dans l’environnement le moins restrictif possible. Il faut cesser d’avoir recours à des centres temporaires comme Homestead ou tout établissement similaire.

Le gouvernement américain avait conçu Homestead pour faire face à l’urgence. Pourtant cette infrastructure d’urgence détient des enfants bien au-delà de la limite de temps légale dans une infrastructure qui n’est même pas agréée par l’Etat et au sein de laquelle. Pire encore, les employés ne sont soumis à aucun soumis à des contrôles de sécurité comme pour les employés de centres agréés par l’Etat.

À un certain moment, des enfants passent en moyenne 89 jours à Homestead. Lorsque la délégation d’Amnesty International s’est rendue sur place en avril, les enfants étaient détenus en moyenne 52 jours, selon les informations communiquées. Pour l’un des enfants avec qui Amnesty s’est entretenu lors de son enquête, l’attente du transfert a duré huit mois.

Par ailleurs, Amnesty International appelle à enquêter sur les conditions qui règnent à Homestead et dans les autres centres étatiques qui détiennent des enfants migrants et à faciliter l’accès aux organisations non gouvernementales (ONG) et aux membres du Congrès qui souhaitent visiter Homestead ou d’autres établissements détenant des enfants.

Il faut que le centre de Homestead, en Floride, soit fermé dès que possible et que les enfants soient placés immédiatement dans des centres agréés de petite taille et confiés à des parrains adéquats. La détention absurde d’enfants victimes de terribles violences et de persécutions dans leur pays, qui se retrouvent derrière les barreaux aux États-Unis, entache la situation des droits humains dans ce pays. Les enfants qui arrivent aux États-Unis doivent être traités comme tous les autres. Ils doivent être pris en charge et non méprisés.

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