ACQUITTEZ TANER ET LES DÉFENSEURS TURCS

IL NE FAISAIT QUE SON TRAVAIL Taner Kılıç faisait simplement son travail, qui est de dénoncer les atteintes aux droits humains en Turquie en tant que président d’Amnesty International dans ce pays. Mais le 9 juin 2017, il a été jeté en prison pour des accusations sans fondement d’appartenance à une « organisation terroriste armée ». Un mois plus tard, 10 autres défenseurs des droits humains, parmi lesquels la directrice d’Amnesty International Turquie, ont été arrêtés alors qu’ils participaient à un banal séminaire réunissant des militants en faveur des droits humains à Istanbul. Toutes ces personnes sont actuellement jugées pour des infractions liées au « terrorisme », une manœuvre absurde qui vise à les empêcher de militer en faveur des droits humains. L’arrestation des 10 d’Istanbul et le placement en détention de Taner sont les derniers épisodes en date d’une série d’initiatives du gouvernement en vue de réduire au silence celles et ceux qui le critiquent. Depuis la tentative de coup d’État de juillet 2016, plus de 150 000 informations judiciaires ont été ouvertes. Taner est toujours en prison, et bien que les 10 d’Istanbul aient été libérés grâce aux efforts de campagne, ils sont toujours menacés. Le 31 janvier 2018, nous avons, brièvement, vu la lumière apparaître au bout du tunnel : un tribunal turc a ordonné la remise en liberté conditionnelle de Taner Kiliç, après plus de huit mois en prison. Cependant, la joie n’a pas malheureusement duré très (…)

Le 6 juin dernier, Taner Kiliç, le président d’Amnesty Turquie, a été arrêté avec 22 autres avocats à Izmir. Il est accusé à tort de faire partie du mouvement de Fethullah Gülen, considéré par les autorités turques comme une « organisation terroriste » responsable de la tentative de coup d’État de juillet 2016. Après trois jours de détention, Taner Kiliç a été inculpé pour terrorisme et est actuellement en attente de son procès. Il n’y a à ce jour aucune preuve crédible et recevable de l’implication du président d’Amnesty International Turquie et des 22 autres avocats dans des infractions reconnues au niveau international.
Taner Kiliç a fait partie du bureau exécutif d’Amnesty International Turquie a plusieurs reprises depuis 2002, et il en est le président depuis 2014. Au cours des décennies qu’il a passées à travailler pour des organisations de défense des droits humains en Turquie, il a toujours fait preuve d’un engagement sans équivoque en faveur de la défense de ces droits. En outre, il défend depuis longtemps les mêmes libertés que les autorités turques sont actuellement en train de bafouer.

La directrice d’Amnesty International Turquie, Idil Eser a été arrêtée le 5 juillet avec neuf autres défenseurs des droits humains alors qu’elle participait à un banal séminaire. Les dix défenseurs des droits humains sont soupçonnés d’avoir « commis une infraction pour le compte d’une organisation terroriste sans en être membre ».
Les "10 d’Istanbul" sont :
 İdil Eser (Amnesty International) ;
 Günal Kurşun et Veli Acu (Human Rights Agenda Association) ;
 Özlem Dalkıran (Citizens’ Assembly) ;
 Ali Gharavi (consultant en stratégie informatique) ;
 Peter Steudtner (formateur en bien-être et en non-violence) ;
 Nalan Erkem (Citizens Assembly) ;
 İlknur Üstün (Women’s Coalition) ;
 Nejat Taştan (Equal Rights Watch Association) ;
 Şeyhmuz Özbekli (Rights Initiative).

Parmi les étranges accusations, se trouvent des tentatives d’associer Idil Eser à trois organisations terroristes opposées et sans aucun lien entre elles, par le biais de son travail pour Amnesty International. La demande du procureur de maintien en détention provisoire de la directrice d’Amnesty Turquie fait référence à deux campagnes d’Amnesty International, qui n’ont ni l’une ni l’autre été créées par la section turque d’Amnesty International, et dont l’une des deux a été menée avant qu’Idil Eser ne rejoigne l’organisation.

Une accusation portée contre İlknur Üstün, de la Women’s Coalition, est qu’elle a demandé un financement d’une « ambassade » pour soutenir un projet sur l’« égalité de genre, la participation à l’élaboration de politiques et de compte rendus ».

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