30 ans pour avoir accouché d’un enfant mort-né
Au Salvador, Teodora Del Carmen Vàsquez a été condamnée à 30 ans de prison en 2008 pour “homicide avec circonstances aggravantes” après avoir accouché d’un enfant mort-né sur son lieu de travail. Demandez sa libération.
Au Salvador, l’interdiction totale d’avorter date d’une loi de 1998. C’est depuis un délit criminel pour toute femme ou fille d’avoir un avortement en toute circonstance et pour quiconque aiderait une femme ou une fille à accéder à l’avortement. Les sanctions sont sévères, allant de 2 à 8 ans de détention pour les femmes et ceux qui les aident, avec des peines plus longues de 6 à 12 ans pour les professionnels de la santé.
L’atmosphère de peur et de suspicion engendrée par la criminalisation de l’avortement a conduit à la rupture du secret médical, avec des cas de femmes souffrant de complications obstétricales dénoncées sur des soupçons d’avortement dans les hôpitaux publics. Cela a également conduit à l’approfondissement de la discrimination des femmes dans la société salvadorienne. Dans sa forme la plus extrême, la loi a permis la condamnation de femmes accusées “d’homicides avec circonstances aggravantes”, ce qui est passible d’une peine allant jusqu’à 50 ans de prison.
Une organisation locale, le Groupe de citoyens pour la décriminalisation de l’avortement thérapeutique, éthique et eugénique (Agrupación Ciudadana), travaille actuellement sur les cas d’au moins 20 femmes purgeant une peine de prison en raison de complications obstétricales. Certaines de ces femmes ont déjà servi plus de 10 ans de prison, et la plupart ont été condamnées à 30 ans ou plus. Toutes sont des femmes vivent dans la pauvreté et beaucoup ont du mal à accéder à une défense juridique adéquate.
La campagne Mon corps, Mes droits d’Amnesty International pour le Salvador demande :
– la dépénalisation de l’avortement ;
– la libération immédiate et inconditionnelle de toutes les femmes et jeunes filles qui ont été emprisonnées pour avoir eu des avortements, des fausses couches ou des complications liées à la grossesse, y compris les personnes reconnues coupables d’homicide ou d’homicide aggravé ;
– l’accès à l’avortement pour les femmes et les filles au minimum lorsque leur santé est à risque, en cas de viol ou d’inceste, ou dans les cas de malformation foetale grave et mortelle.
Action terminée