Libérez le prix Nobel de la paix Liu Xiaobo, gravement malade

Le prisonnier d’opinion chinois Liu Xiaobo, condamné à 11 ans de prison en 2009, est aujourd’hui en phase terminale d’un cancer du foie diagnostiqué pendant son incarcération. Il est aujourd’hui en liberté conditionnelle pour raison médicale et a été transféré à l’hôpital afin d’y recevoir des soins. Cependant, il reste toujours condamné et ne peut pas se faire soigner à l’endroit de son choix. Par ailleurs, sa femme, l’activiste Liu Xia, est toujours en résidence surveillée. DEUX ACTIVISTES DES DROITS HUMAINS RÉDUITS AU SILENCE Liu Xiaobo a écrit et diffusé six articles entre 2005 et 2007, sur des sites internet dont l’hébergeur est situé en dehors de la Chine. Dans ces textes, il critiquait la corruption, la censure, le régime de parti unique et plaidait en faveur d’une démocratie pluraliste. Liu Xiaobo a également rédigé et publié sur internet la Charte 08, un manifeste réclamant une réforme démocratique et la protection effective des droits universels en Chine. Ses productions lui ont coûté sa liberté, entraînant une incarcération pour incitation à la subversion de l’État. Il a été condamné à 11 ans de prison le 25 décembre 2009. Liu Xiaobo a reçu le prix Nobel de la paix en octobre 2010. Depuis, sa femme Liu Xia, également activiste des droits humains, est assignée à résidence à son domicile et est surveillée en permanence par les forces de sécurités chinoises. En février 2014, les médecins lui ont diagnostiqué un trouble cardiaque, mais elle n’a pas accès aux (…)

Liu Xiaobo, éminent homme de lettres chinois et lauréat 2010 du prix Nobel de la paix, purge actuellement une peine de 11 ans d’emprisonnement pour « incitation à la subversion de l’État ». Le tribunal populaire intermédiaire n° 1 de la municipalité de Pékin l’a condamné, le 25 décembre 2009, à l’issue d’un procès de deux heures qui s’est tenu deux jours auparavant. Les chefs d’inculpation retenus étaient : avoir écrit et diffusé six articles entre 2005 et 2007 sur des sites Internet dont l’hébergeur est situé en dehors de la Chine continentale ; avoir rédigé la Charte 08 ; avoir demandé à des personnes de la signer et l’avoir publiée sur Internet. Après son incarcération, son épouse Liu Xia, une poétesse et artiste, a été illégalement assignée à résidence à son domicile de Pékin. Tous deux sont des défenseurs des droits humains et des prisonniers d’opinion.

11 ANS DE PRISON POUR AVOIR RÉDIGÉ UNE CHARTE POUR DES RÉFORMES DÉMOCRATIQUES

Liu Xiaobo, éminent homme de lettres chinois et lauréat 2010 du prix Nobel de la paix, purge actuellement une peine de 11 ans d’emprisonnement pour « incitation à la subversion de l’État ». Le tribunal populaire intermédiaire n° 1 de la municipalité de Pékin l’a condamné, le 25 décembre 2009, à l’issue d’un procès de deux heures qui s’est tenu deux jours auparavant. Les chefs d’inculpation retenus étaient : avoir écrit et diffusé six articles entre 2005 et 2007 sur des sites Internet dont l’hébergeur est situé en dehors de la Chine continentale ; avoir rédigé la Charte 08 ; avoir demandé à des personnes de la signer et l’avoir publiée sur Internet. Après son incarcération, son épouse Liu Xia, une poétesse et artiste, a été illégalement assignée à résidence à son domicile de Pékin. Tous deux sont des défenseurs des droits humains et des prisonniers d’opinion.

LA CHARTE 08, LA RÉFORME DÉMOCRATIQUE CHÈRE À LIU XIAOBO

La Charte 08 est un manifeste réclamant une réforme démocratique et la protection effective des droits humains universels en Chine. Le tribunal a estimé que ce texte était « calomnieux » et constituait une incitation à la subversion. Dans les six articles également invoqués à l’appui de sa condamnation, Liu Xiaobo critiquait la corruption, la censure et le régime de parti unique ; il plaidait en faveur d’une démocratie pluraliste. Le tribunal a estimé qu’il s’agissait là de « propagation de rumeurs, [de] diffamation et [de] dénigrement », autant d’actes dépassant les limites de la liberté d’expression et constituant une infraction pénale.

Liu Xiaobo est détenu à la prison de Jinzhou, dans la province du Liaoning, dans le nord-est de la Chine. À l’expiration de sa peine, il restera privé de droits politiques durant deux années supplémentaires. Durant le procès, un groupe de ses partisans s’est réuni devant le tribunal. L’un d’entre eux, Mao Hengfeng, a été, par la suite, condamnée à une peine de « rééducation par le travail » de 18 mois pour « trouble de l’ordre public ».

DÉTENU SANS INCULPATION NI JUGEMENT SANS AVOIR LE CHOIX DE SON AVOCAT

Le jour de la condamnation de Liu Xiaobo, l’agence de presse Xinhua, contrôlée par l’État, a indiqué que le tribunal avait « strictement suivi les procédures légales » et avait « pleinement protégé les droits de la défense ». Cette affirmation ne tient pas compte du fait que Liu Xiaobo avait été détenu durant toute une année sans inculpation ni jugement et que les autorités l’avaient empêché de bénéficier des services de Mo Shaoping, l’avocat que ses proches avaient initialement choisi. Au tribunal, il a été représenté par d’autres avocats du même cabinet. Liu Xia a, en outre, été empêchée d’assister à l’audience.

Liu Xiaobo a été arrêté par la police à son domicile, à Pékin, le 8 décembre 2008, deux jours avant la Journée internationale des droits de l’homme et le 60ème anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme qui était la date prévue pour le lancement de la Charte 08. Le 9 décembre 2008, la police l’a placé en « résidence surveillée », une forme d’assignation à résidence à l’intention de suspects et d’accusés. Toutefois, en violation des dispositions du code de procédure pénale chinois, Liu Xiaobo a été enlevé à son foyer et à ses proches ; les autorités n’ont pas révélé son lieu de détention ; elles l’ont détenu au-delà de la limite légale de six mois et lui ont refusé tout accès à ses avocats. Durant cette période, il n’a été autorisé à rencontrer son épouse que deux fois. Contrairement aux interprétations de la Cour populaire suprême, la durée de cette détention n’a pas été déduite de la peine d’emprisonnement prononcée à son encontre.

Le 23 juin 2009, avec l’accord du Procureur, le Bureau de la sécurité publique de Pékin a officiellement arrêté Liu Xiaobo pour « incitation à la subversion ». Il a été transféré au Centre de détention N°1 de Pékin.
Liu Xiaobo a été autorisé à rencontrer ses avocats, pour la première fois, le 26 juin 2009. Il leur a dit qu’il avait été détenu dans ce qui ressemblait à une pièce dans une maison d’hôte mais qui était dépourvue de fenêtre sauf dans la salle de bains. Il a déclaré qu’il n’avait pas été torturé mais que les conditions étaient pires que dans un centre de détention car il avait été placé à l’isolement sans autorisation de quitter ce lieu.

LIU XIAOBO, PRIX NOBEL DE LA PAIX EN 2010

Le 10 décembre 2009, le procureur du parquet populaire de la municipalité de Pékin a soumis son acte d’accusation au tribunal. Celui-ci affirmait que Liu Xiaobo était passé aux aveux.

Liu Xiaobo n’a cessé de clamer son innocence. S’il a reconnu avoir écrit les articles énumérés dans l’acte d’inculpation et le verdict, il a affirmé qu’il avait uniquement exercé son droit à la liberté d’expression, tel que garanti par la Constitution chinoise. Le 11 février 2010, le tribunal populaire supérieur municipal de Pékin a confirmé en appel la condamnation de Liu Xiaobo à une peine d’emprisonnement.

Le 8 octobre 2010, Liu Xiaobo s’est vu décerner le Prix Nobel de la paix pour son long et pacifique combat en faveur du respect des droits humains fondamentaux en Chine. Il en a été informé le jour suivant par les gardiens de prison.

LIU XIA HARCELÉE ET ÉLOIGNÉE DE SON MARI LIU XIAOBO

Son épouse, Liu Xia, a été illégalement assignée à résidence suite à l’annonce de l’octroi du prix Nobel à son mari, le 8 octobre 2010. La police a confisqué son téléphone portable quelques heures plus tard. Ce soir-là, des policiers l’ont emmenée dans la province de Liaoning afin de l’éloigner des médias et de ne pas lui permettre de voir son mari Liu Xiaobo en prison.

Quelque temps plus tard, Liu Xia a indiqué dans un tweet que, durant leur entrevue le 10 octobre 2010, Liu Xiaobo avait éclaté en sanglots et dédié le Prix Nobel de la paix à tous ceux qui ont sacrifié leurs vies pour le combat non violent pour la paix, la démocratie et la liberté. Liu Xia a été ramenée à Pékin le même jour et elle est, depuis lors, assignée à résidence. Des membres des services de sécurité montent la garde devant sa maison ; elle n’a droit à aucune visite et personne n’a eu de ses nouvelles depuis le 18 octobre.

D’après Liu Xia, dans la prison de Jinzhou, Liu Xiaobo partage une cellule avec cinq autres codétenus. Il a droit à une heure d’activité physique en plein air deux fois par jour. Contrairement à la majorité des prisonniers chinois, il n’est pas obligé de travailler et il a le droit de lire et d’étudier. On ignorait jusqu’ici s’il souffrait de problèmes de santé.

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