Libération pour Narges Mohammadi, prix nobel de la paix !

Pour avoir exercé pacifiquement ses droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion, Narges Mohammadi purge une peine d’emprisonnement. Le 12 janvier 2022, lors d’un simulacre de procès qui a duré 5 minutes, la défenseure des droits humains a été condamnée à huit ans et deux mois de prison et 74 coups de fouet. De plus, elle se voit imposer une interdiction de deux ans d’utiliser les "télécommunications", y compris les médias sociaux, et une interdiction de deux ans d’appartenir à des partis, groupes ou collectifs politiques et sociaux.

Une lettre ouverte qui témoigne de l’injustice et de la violence du système judiciaire en Iran

Le 24 janvier 2022, Narges Mohammadi relate dans une lettre ouverte son procès factice. Elle explique que pendant le procès de cinq minutes, elle a été assise entre des agents du ministère des renseignements et s’est vu refuser l’accès à son avocat ainsi qu’à son dossier. Elle écrit également que les agents du ministère du renseignement l’ont accusée d’atteinte à la sécurité nationale en invoquant sa nomination au prix Nobel de la paix en 2021. Le 19 janvier 2022, Narges Mohammadi a été maintenue à l’isolement pendant 64 jours en violation de l’interdiction absolue de la torture et des autres mauvais traitements.

La condamnation et la peine de janvier 2022 s’ajoutent à l’affaire de 2021 pour laquelle elle a été condamné à deux ans et demi de prison, 80 coups de fouet et deux amendes distinctes pour avoir participé en novembre 2019 à des manifestations qui réclamaient la vérité et la justice sur les meurtres illégaux de centaines d’hommes, de femmes et d’enfants, mais aussi pour avoir avoir fait campagne contre le recours à l’isolement cellulaire.

Des arrestations et des condamnations arbitraires

Pour rappel, Narges Mohammadi est une militante qui fait campagne contre la peine de mort et était la vice-présidente du Centre pour les défenseurs des droits humains en Iran, qui a été fermé par les autorités iraniennes en 2008. En 2016, elle a été condamnée à 16 ans d’emprisonnement pour ces activités. Emprisonnée pendant plus de 5 ans pour son activisme pacifique en faveur des droits humains, elle est libérée en octobre 2020, mais elle est à nouveau arrêtée en novembre 2021. Depuis août 2019, Narges Mohammadi se voit refuser tout contact avec ses enfants, qui ont déménagé à l’étranger en juillet 2015 pour vivre avec leur père après son arrestation en mai 2015.

Le 12 novembre 2023, Narges Mohammadi a été convoquée au bureau du procureur dans le cadre d’une nouvelle affaire, mais les responsables de la prison ont refusé son transfert, à moins qu’elle ne se conforme aux lois discriminatoires sur le port obligatoire du voile, ce qu’elle a refusé.

Refus de soins en prison

D’après des nouvelles inquiétantes, la santé de Narges Mohammadi s’est dégradée en juin 2023, et l’accès à des soins adéquats lui a été refusé. Selon son mari, elle a été transférée à l’hôpital le 23 juin 2022 après avoir souffert d’essoufflement et d’un rythme cardiaque irrégulier. Un médecin spécialiste a déclaré qu’elle avait besoin de médicaments spécifiques pour des problèmes de santé graves liés à ses poumons et à son cœur. À son retour en prison, des agents du ministère du Renseignement, le procureur adjoint de la prison et des responsables de la prison, notamment de l’unité de protection et de renseignement, ont refusé à Narges Mohammadi certains des médicaments dont elle a besoin. Elle a entamé une grève de la faim le 6 novembre 2023, afin de protester contre le refus du parquet de la transférer pour des examens médicaux urgents dans un hôpital hors de la prison, depuis plus de deux mois.

Le 8 novembre, face à l’indignation mondiale, les autorités l’ont transférée à l’hôpital sans le voile obligatoire, mais l’ont renvoyée à la prison d’Evin, le même jour et avant que les médecins n’aient examiné les résultats des examens. Le 11 novembre 2023, elle a appris que les médecins avaient détecté la présence de fluide autour de son cœur, une obstruction à 80 % de deux artères nécessitant une angioplastie immédiate, et un gonflement de l’œsophage.

Malgré cela, le 15 novembre 2023, des représentants du ministère public ont de nouveau bloqué son transfert à l’hôpital et l’ont subordonné à l’obligation de porter le voile. Elle a été emmenée à l’hôpital le 16 novembre 2023 pour une angioplastie, sans être obligée de porter le voile, et a été renvoyée en prison le même jour contre avis médical. Ceci constitue une violation de son droit à la santé.

Demandez aux autorités iraniennes de libérer immédiatement et sans condition Narges Mohammadi et d’annuler les condamnations et les peines injustes dont elle a fait l’objet.

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