Le 15 mars dernier, une manifestation s’est tenue à Niamey et dans d’autres villes, sous l’impulsion de la société civile pour réclamer la tenue d’une enquête sur les détournements de fonds révélés par un audit du ministère de la Défense. Les organisateurs ont décidé de maintenir les protestations malgré l’interdiction formulée le vendredi 13 mars par le Conseil des ministres, interdisant tous les rassemblements d’au moins 1 000 personnes pour lutter contre la propagation du COVID-19.
Un usage excessif de la force contre des militants pacifiques
Les forces de sécurité ont dispersé avec violence le rassemblement, entraînant la mort d’au moins trois personnes, et faisant des dégâts considérables sur plusieurs magasins près du marché de Tagabati. Par la suite, plusieurs leaders de la société civile ont été arrêtés, puis transférés dans des prisons séparées. À l’heure actuelle, deux manifestants ont été libérés sous caution le 19 mars mais cinq d’entre eux, Moussa Tchangari, Maikoul Zodi, Halidou Mounkaila, Habibou Soumaila, Moundi Moussa sont toujours emprisonnés. De fausses accusations forgées par les autorités nigériennes
Amnesty International estime que les accusations portées contre les manifestants, de complicité dans la dégradation de biens publics, l’incendie volontaire et l’homicide avec circonstances atténuantes sont forgées de toutes pièces par les autorités nigériennes, ceci dans le but d’affaiblir la lutte pacifique des militants. Des détenus privés de certaines de leurs libertés
Les détenus doivent bénéficier du droit de communiquer sans restriction et régulièrement avec leurs proches et leurs avocats. Les visites étant restreintes pour lutter contre la propagation de l’épidémie du COVID-19, elles doivent être remplacées par d’autres moyens de contact avec les familles.
Les pratiques de harcèlement visant les membres de la société civile doivent prendre fin, et une investigation indépendante et impartiale sur les personnes mortes (…)
Action terminée