Le congrès américain doit adopter le NO BAN Act
Selon un nouveau rapport d’Amnesty International États-Unis, en signant le décret désormais connu sous le nom de décret « anti-musulmans » dans la première semaine de sa présidence, Donald Trump a déclenché une série d’événements à cause desquels des familles sont, aujourd’hui encore, laissées dans l’incertitude et menacées.
Les États-Unis montraient l’exemple
Historiquement, les États-Unis sont le pays réinstallant le plus grand nombre de réfugiés par an. Depuis la création du programme d’admission des réfugiés aux États-Unis en 1980, le nombre moyen de personnes réinstallées chaque année fiscale était de 80 000. Cela a changé en 2017, lorsque l’une des premières actions du président Donald Trump a été de réduire de 110 000 (chiffre fixé par le président Barack Obama pendant la dernière année de son mandat) à 45 000 le nombre de réfugiés pouvant être admis au cours de l’année, soit le nombre le plus faible jamais fixé. À peine 22 000 réfugiés avaient été réinstallés à la fin de l’année fiscale 2018, le nombre le plus faible de personnes accueillies depuis la création du programme. Sous le gouvernement américain actuel, la réinstallation de réfugiés a baissé de 71 % en trois ans.
À partir du décret « anti-musulman » (Muslim Ban), suivi d’une succession d’interdictions imposées aux réfugiés, de la réduction des places d’admissions, de l’imposition de contrôles de sécurité extrêmes, la réinstallation depuis la Jordanie et le Liban s’est effondrée et n’a pas repris.
La réinstallation des réfugiés syriens aux États-Unis depuis la Jordanie et le Liban a chuté de 94% en un peu plus de trois ans à cause de la politique américaine visant les réfugiés provenant de pays à majorité musulmane. 99% des réfugiés au Liban sont syriens, contre 87% en Jordanie.
Mais les Syriens ne sont pas les seuls à être touchés : la réinstallation aux États-Unis de personnes venant d’Irak, de Soudan et d’autres nationalités originaires de pays à majorité musulmane a été rapidement abandonnée en raison du décret « anti-musulmans » et des interdictions successives imposée aux réfugiés.
Un impact majeur pour des familles
Parmi les réfugiés avec qui Amnesty États-Unis s’est entretenue figuraient Ahmed Amari* et sa famille (le nom a été changé pour la protection de la famille). Ces réfugiés syriens ont fui vers Beyrouth en 2013. Ils se sont enregistrés en tant que réfugiés auprès du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) en 2014 et on leur a dit de se préparer à rejoindre leur nouveau foyer en Virginie en décembre 2016. Lorsque le président Donald Trump a signé le décret « anti-musulmans » en janvier 2017, Ahmed a été informé qu’il devrait attendre la fin de ce décret pour que les procédures soient engagées.
Alors que son accueil aux États-Unis a été accepté il y a deux ans et demi, Ahmed perdra bientôt son permis de séjour au Liban, et sa famille et lui risqueront par conséquent d’être arrêtés arbitrairement, placés en détention et renvoyés de force en Syrie. Le magasin de tapis dans lequel il travaille fermera dans quelques mois et il est extrêmement difficile de trouver un nouvel emploi sans permis de séjour. La famille ne peut pas retourner en Syrie en raison de la guerre, craignant le conflit armé et le risque de conscription forcée par l’armée syrienne. « C’est vraiment très dur [de vivre dans l’incertitude au Liban] », ont dit Ahmed et son épouse Amina* à AI États-Unis.
AI États-Unis s’est également entretenue avec Malik*, un réfugié qui est arrivé à Beyrouth pour fuir Bagdad avec son épouse et ses deux fils, car ils craignaient pour leur vie en raison de leur foi chrétienne. Malik et sa famille ont même suivi des formations pour se préparer à leur nouvelle vie aux États-Unis lorsque leur demande a été acceptée. Depuis la signature du décret « anti-musulmans » en 2017, son dossier est en cours de traitement en raison de « contrôles de sécurité », alors même que sa demande avait précédemment été approuvée.
Action terminée