Agustín Esono Nsogo est détenu arbitrairement depuis plus d’un an. Il a été arrêté le 17 octobre 2012 à Bata, principale ville de la partie continentale de la Guinée Equatoriale. Il n’a fait l’objet d’aucun acte d’accusation ni de procès. Amnesty International estime que son arrestation et son maintien en détention reposent sur des motifs politiques et injustifiés, et demande sa remise en liberté immédiate et inconditionnelle.
Agustín Asono Nsogo est instituteur ainsi que propriétaire et directeur d’une école privée à Bata. Il est aussi le neveu du cofondateur du parti politique d’opposition « Union Popular » (Union Populaire), mort en garde à vue suite à des actes de torture en 1993.
Agustín Esono Nsogo a été arrêté à son domicile, à Bata, vers 23h, par des agents de police sans mandat d’arrêt. Il semblerait que la raison de son arrestation soit le fait qu’il ait échangé de l’argent avec un Français résidant à Bata. Ce dernier voulait quitter la Guinée Equatoriale car il estimait que sa vie était en danger.
Immédiatement après son arrestation, Agustín Esono Nsogo fut emmené à bord d’un avion en direction de la capitale, Malabo, où il fut incarcéré et mis au secret dans la prison de « Black Beach » durant au moins une semaine. Pendant ce temps, il fut torturé à trois reprises, apparemment dans le but de le faire avouer d’avoir pris part à un complot, soi-disant orchestré par un ancien leader de l’Union Populaire vivant en exil en Espagne, afin de déstabiliser le (…)
Sa détention n’a été rendue conforme à la loi qu’un mois après son arrestation, alors que le délai légal est de 72 heures après l’arrestation de l’individu. Alors qu’il n’a fait l’objet d’aucun acte d’accusation ni de procès, Agustín Esono Nsogo reste cependant toujours en prison et est accusé de tentative de déstabilisation du pays, accusation qui n’est pas établie par le Code pénal de Guinée Equatoriale. A ce jour, la demande de libération formulée par son avocat sur le caractère illégal de son l’arrestation et de sa détention auprès de la Cour provinciale de Malabo (Audiencia Provincial) a été rejetée, en grande partie en raison d’un problème de compétence entre la Cour provincial de Malabo et celle de Bata.
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