Écrire Iran. L’ étudiant Hamid Babaei emprisonné pour avoir refusé d’être un espion

AU 36/14, MDE 13/011/2014, 21 février 2014 Hamid Babaei, étudiant iranien de troisième cycle, purge actuellement une peine de six ans d’emprisonnement pour « atteinte à la sécurité nationale par la communication avec des États hostiles », notamment la Belgique. Il a interjeté appel. Son épouse, Cobra Parsajoo, risque d’être arrêtée pour avoir fait campagne pacifiquement en faveur de sa libération. Hamid Babaei, étudiant de troisième cycle, a interjeté appel le 2 février 2014 auprès de la 54e chambre de la cour d’appel de Téhéran. Il avait été condamné à six ans d’emprisonnement le 21 décembre 2013 pour « atteinte à la sécurité nationale par la communication avec des États hostiles [à savoir la Belgique] » par la 15e chambre du tribunal révolutionnaire. Le ministère du Renseignement lui avait demandé d’espionner des étudiants iraniens vivant en Belgique, où il poursuivait ses études de troisième cycle, mais il avait refusé de le faire. Cela explique, semble-t-il, les charges retenues contre lui. La bourse et les autres fonds que l’université de Liège (Belgique) lui versait au titre de ses études de troisième cycle ont été considérés comme des « preuves » de ses activités présumées pour le compte d’« États hostiles ».

Hamid Babaei et son épouse, Cobra Parsajoo, 29 ans, également étudiante de troisième cycle en Belgique, étaient retournés en Iran pour les vacances en juillet 2013. Cobra Parsajoo mène une campagne pacifique en faveur de son mari, notamment en accordant des interviews à des médias étrangers. Depuis le 15 février au moins, on la menace de l’arrêter pour avoir évoqué publiquement le cas de son mari. Cobra Parsajoo est déjà frappée d’une interdiction de voyager. Amnesty International croit savoir que Hamid Babaei a subi des pressions l’incitant à faire des « aveux » télévisés dans lesquels il aurait accusé sa femme et lui-même mais qu’il a refusé. Cet homme n’a pas été autorisé à engager l’avocat de son choix. Le tribunal lui a commis d’office un avocat après qu’il a été interrogé et détenu pendant au moins 35 jours à la prison d’Evin, à Téhéran. Il avait été arrêté en août 2013.

DANS LES APPELS QUE VOUS FEREZ PARVENIR LE PLUS VITE POSSIBLE AUX DESTINATAIRES MENTIONNÉS CI-APRÈS, en persan, en anglais ou dans votre propre langue :

 ? appelez les autorités iraniennes à libérer immédiatement et sans condition Hamid Babaei s’il a été poursuivi uniquement pour avoir refusé d’espionner des étudiants iraniens en Belgique ;

 ? exhortez-les à lui permettre, en attendant sa libération, de recevoir des visites régulières de sa famille, de consulter l’avocat de son choix et de bénéficier de tous les soins médicaux dont il pourrait avoir besoin ;

 ? rappelez-leur que le harcèlement et l’arrestation de proches de prisonniers dans le seul but de les contraindre à cesser leur action publique sont assimilables à des représailles, et enfreignent donc l’obligation de protéger la liberté d’expression qui incombe à l’Iran en tant qu’État partie au Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP).

ENVOYEZ VOS APPELS AVANT LE 4 AVRIL 2014 À :
Vérifiez auprès de votre section s’il faut encore intervenir après la date indiquée ci-dessus. Merci.

Guide suprême de la République islamique d’Iran
Ayatollah Sayed ‘Ali Khamenei
The Office of the Supreme Leader
Islamic Republic Street – End of Shahid
Keshvar Doust Street
Tehran, République islamique d’Iran
Courriel : info_leader@leader.ir
Twitter : @khamenei_ir
Formule d’appel : Your Excellency, / Excellence,

Responsable du pouvoir judiciaire
Ayatollah Sadegh Larijani
c/o Public Relations Office
Number 4, 2 Azizi Street intersection
Tehran, République islamique d’Iran
Formule d’appel : Your Excellency, / Monsieur le Ministre,

Copies à :
Président de la République islamique d’Iran
Hassan Rouhani
The Presidency
Pasteur Street, Pasteur Square
Tehran, République islamique d’Iran
Twitter : @HassanRouhani (en anglais) ou @Rouhani_ir (en persan)

Veuillez également adresser des copies aux représentants diplomatiques de l’Iran dans votre pays

Ambassade de la République islamique d’Iran
Avenue F.D.Roosevelt 15
1050 Bruxelles
eMail : secretariat@iranembassy.be
Fax 02.762.39.15

COMPLEMENT D’INFORMATION
Hamid Babaei est rentré en Iran pour les vacances en juillet 2013. Selon Cobra Parsajoo, le ministère du Renseignement a demandé à son mari de fournir aux autorités iraniennes des informations sur d’autres Iraniens étudiant en Belgique, où il faisait un doctorat. Lors d’un entretien avec des fonctionnaires du ministère, on a montré à Hamid Babaei des photographies d’étudiants iraniens vivant en Belgique et on lui a demandé de les identifier. Hamid Babaei a refusé les deux requêtes du ministère, en précisant qu’il ne voulait servir son pays que dans le cadre de ses études.

Lorsque Hamid Babaei et Cobra Parsajoo ont tenté de retourner en Belgique en août 2013 pour la rentrée universitaire, Hamid Babaei n’a pas été autorisé à quitter le territoire iranien, et ce sans raison, alors qu’il se trouvait à l’aéroport. Il a été convoqué au ministère du Renseignement le 13 août afin de fournir des informations. Cobra Parsajoo a accompagné son mari mais n’a pas pu assister à l’entretien. À la fin de la journée, Hamid Babaei n’était toujours pas sorti du bureau. Cobra Parsajoo a alors appris que son mari avait été arrêté. Pendant toute la semaine suivante, elle a tenté de le retrouver mais les fonctionnaires de la prison d’Evin, à Téhéran, et du ministère du Renseignement ont nié le détenir. On lui a finalement indiqué qu’il se trouvait à l’isolement à la prison d’Evin. Il a passé 20 jours à l’isolement dans la section 240 puis 15 jours dans la section 209, qui est dirigée par le ministère du Renseignement, avant d’être transféré dans la section 350, où il se trouve actuellement.

Hamid Babaei est sujet aux crises de panique, ce pourquoi il a besoin d’un traitement médical. Cobra Parsajoo a pu apporter ses ordonnances dans une pharmacie située devant la prison, où on lui a délivré les médicaments que son mari a reçus environ une semaine plus tard, après que la direction de la prison les a passés au crible. Amnesty International croit savoir que les crises de panique de Hamid Babaei se sont aggravées sous l’effet du stress engendré par les conditions carcérales.

Avant son arrestation, cet homme faisait un doctorat en finance et droit à l’université de Liège. Cobra Parsajoo, quant à elle, était étudiante en troisième cycle de pharmacie à l’université libre de Bruxelles (Belgique).

Noms : Hamid Babaei (h), Cobra Parsajoo (f)
Homme et femme

AU 36/14, MDE 13/011/2014, 21 février 2014

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