Libérez Albert Woodfox !

En mars 2013, Amnesty International demandait au procureur général de la Louisiane, James Caldwell, de ne pas interjeter appel contre la décision d’un juge fédéral qui, en février, avait annulé, pour la troisième fois, la condamnation d’Albert Woodfox. En dépit de cela, le procureur général a déposé un recours contre cette décision en mars. Albert est toujours en prison en attendant le résultat de cet appel. Amnesty International appelle maintenant l’État à retirer son appel contre la décision prise par un juge fédéral plus tôt cette même année qui avait annulé la condamnation d’Albert Woodfox en 1972 pour l’assassinat d’un gardien de prison. La seule solution équitable à ce stade, après des années d’emprisonnement suite à une condamnation entachée d’irrégularités, est d’accepter la décision de la Cour fédérale et de remettre Albert Woodfox en liberté. Dans l’attente de sa libération, sa détention à l’isolement doit cesser sans délai.

Dans le cadre du processus juridique qui a duré quatre décennies, et qui a compris deux procès entachés d’irrégularités, et trois décisions qui ont toutes annulé sa condamnation, rien n’a été fait pour répondre aux éléments de preuve indiquant l’existence de graves irrégularités dans l’affaire Albert Woodfox.? Si l’État n’avait pas fait preuve d’une détermination inébranlable de faire appel des décisions judiciaires qui ont annulé la condamnation d’Albert Woodfox - en raison de déficiences du parquet, d’une assistance inefficace de la part d’avocats et de discriminations dans la sélection du jury, celui-ci serait presque certainement un homme libre.?
Au lieu de cela, il est détenu à l’isolement dans une prison de Louisiane, confiné dans une petite cellule 23 heures par jour ; il se voit refuser l’accès à toute interaction sociale significative et aux programmes de réadaptation. Excepté pour de brèves périodes, il est détenu dans ces conditions depuis l’assassinat du gardien de prison, Brent Miller en 1972.

Dans une déclaration récente, le Rapporteur spécial des Nations unies sur la torture a condamné le traitement réservé à Albert Woodfox en le qualifiant de torture. Les informations montrent qu’Albert Woodfox n’a pas commis d’infractions disciplinaires graves depuis des décennies et les registres de la prison indiquent qu’il ne constitue une menace ni pour lui-même ni pour les autres.
Les autorités pénitentiaires ont estimé que ces facteurs étaient non pertinents et ont tout simplement confirmé, sans remettre en question, la décision initiale de le placer à l’isolement à plus de 160 reprises. L’absence de tout examen sérieux de cette décision constitue une violation flagrante aussi bien de la Constitution des États-Unis que du droit international relatif aux droits humains.?

Rien ne peut justifier la cruauté infligée par l’État à Albert Woodfox et à son co-accusé, Herman Wallace qui est décédé. Le 1er octobre 2013, Herman Wallace avait finalement obtenu sa remise en liberté après qu’un juge fédéral eut annulé sa condamnation en se fondant sur le fait que les femmes avaient été systématiquement exclues du grand jury qui l’avait inculpé en 1973.?Il a fallu un diagnostic de stade terminal de cancer pour que la Cour fédérale accepte d’accélérer sa prise de décision sur l’affaire Wallace et qu’un juge reconnaisse que « les tribunaux de la Louisiane, lorsqu’ils ont eu la possibilité de corriger cette erreur, ne l’ont pas fait ». Herman a vécu quelques jours à peine en liberté avant de mourir.?

Amnesty International demande instamment à l’État de mettre un terme à sa campagne de vengeance contre Albert Woodfox - le dernier membre emprisonné du groupe des trois hommes détenus à Angola. Les efforts inlassables des autorités pour le maintenir en prison n’ont pas été menés dans le but de rendre la justice. Après une condamnation injuste et 40 ans de traitements cruels, Albert Woodfox doit maintenant être remis en liberté.

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