Disparitions forcées en Syrie : les fantômes de la guerre

Chaque année, le 30 août marque la Journée internationale des victimes de disparition forcée, qui vise à mettre en évidence le sort de milliers de personnes à travers le monde qui ont été soumises à des disparitions forcées et la souffrance de leurs familles. Détentions arbitraires, enlèvements et disparitions forcées sont toujours d’actualité, les personnes arrêtées et enlevées pour avoir exercé leurs droits humains ou fourni de l’aide humanitaire doivent être libérées.

Depuis que les manifestations ont éclaté en Syrie en février 2011, des milliers d’opposants présumés du gouvernement ont été arrêtés et détenus arbitrairement ; beaucoup semblent avoir été victimes de disparition forcée. Certains sont toujours portés disparus – leurs familles continuent d’ignorer leur sort ou leur lieu de détention et sont souvent dans l’angoisse et le désespoir. D’autres qui ont été victimes de disparition forcée, puis ont finalement été libérés après avoir langui pendant des mois en détention dans le secret, ont raconté à Amnesty International la torture et les mauvais traitements qu’ils ont subis.

Les disparitions forcées étaient une préoccupation majeure sous le règne de Hafez al-Assad, le père de Bachar al-Assad, qui a été président de la Syrie de 1971 jusqu’à sa mort, en 2000. Amnesty International avait documenté les cas de disparition forcée en Syrie depuis la fin des années 1970. Toutefois, le nombre de personnes soumises aux disparitions forcées a fortement augmenté depuis le début de la crise en mars de 2011.

Une disparition forcée a lieu lorsqu’une personne est privée de sa liberté (arrestation, détention ou enlèvement) par des agents de l’État ou des personnes qui agissent avec son autorisation, son appui ou son consentement. Les responsables nient ensuite que la personne est détenue ou dissimulent son sort, la plaçant alors hors de la protection de la loi.

Une disparition forcée est un crime en vertu du droit international et est interdite par le droit international des droits de l’homme et le droit international humanitaire. Il viole en outre les droits humains à la sécurité et à la dignité, à des conditions de détention humaines, à la personnalité juridique, à un procès équitable et à la vie familiale. Selon le Statut de Rome de la Cour pénale internationale, dont la Syrie est un État signataire, les disparitions forcées peuvent aussi constituer un crime contre l’humanité lorsqu’elles sont commises dans le cadre d’une attaque généralisée ou systématique contre toute population civile. La Résolution 2139 du Conseil de sécurité des Nations unies de février 2014 « condamne fermement les enlèvements et les disparitions forcées et exige la fin immédiate de ces pratiques ».

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