Des malades mentaux dans le couloir de la mort au Japon

Bien que le Code pénal japonais stipule en son article 38 que « un acte de folie n’est pas punissable » et que « un acte commis en état de capacité réduite doit conduire à la punition réduite », et malgré que le Code de procédure pénale prévoit en son article 479 que « si une personne condamnée à mort est dans un état de démence, l’exécution doit être suspendue par l’ordonnance du ministre de la Justice », et que la même procédure doit s’appliquer pour les détenus qui développent une maladie mentale au cours de leur emprisonnement, de nombreuses personnes souffrant de graves problèmes de santé mentale se trouvent dans le couloir de la mort au Japon dans l’attente de leur exécution. Les conditions de détention dans lesquelles vivent les personnes condamnées à mort au Japon sont particulièrement difficiles et constituent une violation des obligations du Japon en vertu du Pacte international relatif aux droits civils et politiques. Le contact avec le monde extérieur se limite à des visites de la famille, des avocats ou d’autres visiteurs approuvés. Ces visites sont peu fréquentes, surveillées et peuvent durer de cinq à 30 minutes, à la discrétion du directeur de la prison. Un gardien est toujours présent lors des visites. Il est interdit aux détenus de parler à d’autres prisonniers. De plus, les prisonniers ne sont pas autorisés à se déplacer dans leur cellule, mais doivent rester assis. Les possibilités de contacts sociaux des détenus ne sont pas seulement limitées par (…)

Dans le cadre de la Journée mondiale pour l’abolition de la peine de mort, deux cas sont mis en avant pour illustrer la question de la santé mentale et l’utilisation de la peine de mort au Japon. Hakamada Iwao et Matsumoto Kenji souffrent tous deux d’une maladie mentale en raison du temps qu’ils ont passé dans le couloir de la mort. Dans les deux cas, les symptômes de leur maladie ont commencé à apparaître après avoir entendu à plusieurs reprises d’autres prisonniers emmenés vers l’exécution.

L’ancienne ministre de la Justice, Matsushima Midori, avait pris ses fonctions début septembre. Lors de sa première conférence de presse, elle a indiqué qu’elle soutient la peine de mort et a déclaré ne pas voir la nécessité d’une réforme de son utilisation. Amnesty International estime que de nouvelles exécutions auront lieu au Japon d’ici la fin de l’année. C’est pourquoi Amnesty profite de l’occasion de la Journée mondiale de cette année pour présenter ses préoccupations sur l’utilisation de la peine de mort au Japon à la Ministre et pour l’inciter à ne pas signer de nouveaux mandats d’exécution.

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