Il faut réfréner les milices en Irak et amener les auteurs d’atteintes aux droits à répondre de leurs actes
Les victimes ont été enlevées chez elles, sur leur lieu de travail ou au niveau de barrages routiers. Plus tard, bien souvent, on les a retrouvées mortes, généralement d’une balle dans la nuque, des menottes aux poignets. Dans certains cas, des hommes ont été tués - semble-t-il - en représailles ou en guise de vengeance après des attaques de l’EI.
D’autres victimes n’ont pas encore été retrouvées. Des mois après leur enlèvement, on ne connaît ni leur sort ni l’endroit où elles se trouvent. Dans la plupart des cas, leurs proches ont si peur qu’ils n’osent pas dire publiquement qu’ils les recherchent, craignant, s’ils se manifestent ainsi, d’être eux-mêmes enlevés et peut-être tués.
Les forces gouvernementales n’ont pas pu ou pas voulu assurer la sécurité et la protection de la population civile, laissant les milices agir librement et perpétrer impunément de tels crimes. Certaines milices ont été armées par l’État ; dans d’autres cas, les autorités ont accepté qu’elles s’arment elles-mêmes. Le gouvernement a laissé ces milices agir hors de tout cadre légal ou les a encouragées à le faire, et elles n’ont pas eu à rendre de comptes pour les crimes qu’elles ont perpétrés.
La présence de ces milices fait obstacle à toute possibilité de mettre en place des forces de sécurité et forces armées efficaces et responsables, capables et désireuses de protéger l’ensemble des composantes de la population et de faire appliquer la loi en toute égalité. Nous ne devons pas fermer les yeux sur la responsabilité du gouvernement irakien en ce qui concerne ces actes.
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- Rapport 14/10/2014 : Absolutue Impunity : Militia Rule in Iraq (anglais)
- CP du 14/10/2014 : Irak. Des crimes de guerre commis par des milices chiites
- CP du 02/09/2014 : Irak. L’État islamique cherche à balayer les minorités, des éléments prouvent qu’un nettoyage ethnique est en cours
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