Bhopal, déjà 30 ans d’impunité

Cette année marque le 30e anniversaire de l’une des pires catastrophes industrielles du monde - la fuite de gaz à Bhopal, en Inde, en 1984. Cependant, trois décennies après cet événement, les victimes et les survivants se battent encore pour obtenir justice et les entreprises concernées n’ont pas rendu compte de leurs actes de manière adéquate. Beaucoup de survivants continuent de souffrir de problèmes de santé graves et à long terme, de plus la contamination de l’environnement continue de porter atteinte aux droits humains des nouvelles générations de personnes vivant à proximité du site de l’usine. Le 3 décembre 1984, un gaz toxique contenant des produits chimiques mortels s’est échappé d’une usine de pesticides à Bhopal. L’impact immédiat de cette fuite de gaz sur les droits humains de la population a été dévastateur. On estime qu’entre 7 000 et 10 000 personnes sont mortes dans les trois jours qui ont suivi. L’impact à long terme de cette fuite de gaz a touché plusieurs générations. Cette catastrophe a aggravé la pauvreté et la marginalisation existantes. Des dizaines de milliers de personnes continuent de souffrir de graves problèmes de santé à long terme, y compris les enfants qui sont nés de parents contaminés par ce gaz. Les femmes ont particulièrement été touchées au point que cette situation a été décrite comme une « épidémie de maladies gynécologiques ».

Ce désastre a été provoqué par l’entreprise américaine Union Carbide, filiale de Dow Chemical. Or, depuis 1992, l’une et l’autre refuse de faire face à la justice en s’abstenant systématiquement de comparaître aux audiences du tribunal pénal de Bhopal. Parallèlement, la passivité du gouvernement américain face à l’attitude délétère de l’entreprise est pointée du doigt. En plus d’être jugée pour homicide volontaire, Dow Chemical est exhortée à financer le processus de décontamination du site et à revoir à la hausse les montants d’indemnisation des victimes.

Aujourd’hui encore, l’usine continue de tuer. En effet, lors de son installation à Bhopal en 1969, Union Carbide avait mis en place de grands bassins pour stocker ses produits chimiques. Or ces réservoirs et leurs quelques centaines de tonnes de produits toxiques fuient depuis leur implantation, contaminant les nappes phréatiques environnantes. Concrètement, cela fait trente ans que l’eau souterraine est contaminée sur un rayon de trois kilomètres autour du site. Un scandale étouffé qui affecte encore des milliers de personnes en Inde.

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