Secrets et mensonges : des "aveux" extorqués sous la torture en Ouzbékistan
Mouhammad n’est pas un cas isolé en Ouzbékistan. En effet, la torture et autres formes de mauvais traitements y sont des pratiques persistantes et répandues pour extorquer des « aveux » ou d’autres éléments à charges. Ces actes sont régulièrement commis par les forces de sécurité ou par le personnel pénitentiaire au moment de l’arrestation des personnes, lors de leur transfert, en garde à vue, pendant leur détention provisoire et au sein des établissements carcéraux. Les principales cibles sont des personnes inculpées d’infractions liées au terrorisme et contre la sûreté de l’État.
L’Ouzbékistan a pourtant signé de nombreux traités internationaux relatifs aux droits humains, interdisant la torture et l’utilisation par les tribunaux de preuves obtenus par ce moyen. Malgré les dispositions du Code de procédure pénale, les tribunaux continuent de fonder très largement leurs décisions sur ces soi-disant « aveux » obtenus par la torture, la crainte ou la tromperie. En outre, il est rare que des poursuites soient engagées pour des actes de torture ou mauvais traitements, ceux-ci étant fortement ignorés par les juges lors des audiences.
Amnesty International exige la libération de Mouhammad Bekjanov dans les meilleurs délais au motif que les appels répétés en faveur d’un nouveau procès sont restés sans réponse pendant plus de 15 ans. Nous demandons également au président ouzbek de publier un décret présidentiel demandant une modification du Code de procédure pénale afin d’y introduire une interdiction absolue et explicite du recours à la torture pour obtenir des témoignages ou des aveux, ainsi que de l’utilisation lors des procès d’éléments de preuve arrachés sous la torture.
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