Zéro pointé à la République tchèque pour la scolarisation des enfants roms

En République tchèque, les enfants roms sont discriminés de façon systématique à l’école. Ils sont scolarisés soit dans des classes pluriethniques où ils sont harcelés par les autres élèves parce qu’ils sont roms ? ; soit dans des classes composées uniquement d’enfants roms ? ; soit dans des établissements d’enseignement dit « pratique » pour enfants avec des difficultés d’apprentissage ou pour élèves présentant des « handicaps mentaux légers ». Près d’un tiers des élèves des établissements « pratiques » sont roms, bien que la minorité rom représente moins de 3 % de la population tchèque. Un système de ségrégation est ainsi mis en place, sapant les opportunités des enfants roms de construire leur vie, d’échapper à la pauvreté et de s’intégrer pleinement dans la société tchèque. Le relevé de notes de la République tchèque est très mauvais !

Des avertissements dans le vent
Amnesty International suit le cas de République tchèque depuis des années. Le problème a été porté à l’attention de l’ONU et de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), qui a déjà condamné le pays en 2007 pour le placement d’enfants roms dans des classes pour handicapés. En septembre 2014, la Commission européenne a ouvert une procédure d’infraction contre la République tchèque, mais celle-ci n’a pas apporté de réponse suffisante à cet avertissement. Le gouvernement nie l’existence du problème et soutient que le système en place est effectif pour venir à bout de la discrimination.

Une scolarisation à deux vitesses
Pourtant, les expériences des enfants roms montrent que ce n’est pas le cas. Andrej a été envoyé dans une école pratique lorsqu’il était en dernière année de primaire. Désormais âgé de 15 ans, il a déclaré à Amnesty International qu’il n’avait pas compris qu’on le transférait dans une école censée accueillir des élèves présentant des handicaps mentaux. « Ils nous rendent idiots dans les écoles pratiques. C’est vraiment facile. Ils enseignent plus lentement et je ne pense pas que je pourrai aller dans un bon lycée ensuite », a-t-il dit.
La situation n’est pas meilleure dans des classes mixtes. Un frère parle des expériences de sa sœur, seule enfant rom dans une école « d’élite » : « ils l’ont bousculé, ils l’appelaient “bouche noire”, ils disaient qu’elle ne savait rien, qu’elle était dégoûtante… (...) ».

Vous pouvez agir pour demander un changement au gouvernement tchèque.
La procédure d’infraction de la Commission européenne est une bonne occasion pour le gouvernement tchèque de changer enfin d’approche. Vous pouvez agir pour amener le gouvernement à identifier correctement le problème et pour lui demander de s’engager dans une lutte contre les discriminations dans leur globalité. Pour cela, il est nécessaire de réformer le système qui traite les enfants roms comme des personnes handicapées, de soutenir les écoles pour éradiquer le harcèlement et de créer un vrai plan national contre la discrimination.

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