La liberté de la presse en danger
Raif Badawi a écrit un blog reflétant des opinions contraires à celles du gouvernement d’Arabie Saoudite. Pour cette tentative d’expression, il a été condamné à 10 ans de prison et 1.000 coups de fouet répartis sur 20 semaines par le tribunal de Djeddah, le 7 juillet 2014. Initialement, le procureur voulait le faire juger pour « apostasie », une infraction passible de la peine de mort en Arabie Saoudite. Le dossier a été marqué par de nombreuses incohérences et irrégularités et a dû être renvoyé devant plusieurs tribunaux. Raif a finalement été inculpé pour la création du blog et pour avoir prétendument insulté l’islam. Le 9 janvier 2015, il a été flagellé une première fois, en public, devant la Mosquée d’Al Jafali à Djeddah. Depuis ces faits, suite à une importante mobilisation internationale, la séance de flagellation a été reportée chaque vendredi. Raid est cependant toujours en danger. Il pourrait être rejugé pour « apostasie », un crime passible de la peine de mort.
Mahmoud Abu Zeid, alias Shawkan, est un prisonnier d’opinion détenu en raison de ses activités de photojournaliste. Le 14 août 2013, il a pris des photos de la dispersion violente du sit-in organisé au Caire par des sympathisants de l’ancien président Mohamed Morsi, évincé en juillet 2013. Il a été arrêté par les forces de sécurité égyptiennes, qui l’auraient maltraité lors de son arrestation et durant son transfert vers la prison. À présent, Mahmoud est incarcéré dans des conditions difficiles sans inculpation ni jugement depuis plus de 600 jours et sa détention est sans cesse prolongée.
Liu Xiaobo a écrit et diffusé six articles entre 2005 et 2007, sur des sites internet dont l’hébergeur est situé en dehors de la Chine. Dans ces textes, il critiquait la corruption, la censure, le régime de parti unique et plaidait en faveur d’une démocratie pluraliste. Liu Xiaobo a également rédigé et publié sur internet la Charte 08, un manifeste réclamant une réforme démocratique et la protection effective des droits universels en Chine. Ses productions lui ont coûté sa liberté, entraînant une incarcération pour incitation à la subversion de l’État. Il a été condamné à 11 ans de prison le 25 décembre 2009. Liu Xiaobo a reçu le prix Nobel de la paix en octobre 2010. Depuis, sa femme Liu Xia est assignée à résidence à son domicile et est surveillée en permanence par les forces de sécurités chinoises. En février 2014, les médecins lui ont diagnostiqué un trouble cardiaque, mais elle n’a pas accès aux soins nécessaires.
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