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La situation des droits humains au Burundi s’est fortement dégradée depuis l’annonce par le Conseil National pour la défense de la démocratie – Force pour la défense de la démocratie (CNDD-FDD), le 25 avril 2015, de son candidat pour les élections présidentielles prévues en juin 2015. Le 24 avril 2015, le Ministre de l’Intérieur a interdit toute forme de manifestation pacifique. Malgré cela, des manifestations ont eu lieu le 26 avril 2015 et continuent encore jusqu’à ce jour. Ces dernières semaines ont été caractérisées par une attaque sans précédent des libertés d’expression et de réunion pacifique. Depuis le début des manifestations, Bujumbura a été le témoin de meurtres de manifestants et de blessés. Ont également été signalé la fermeture forcée de sociétés médiatiques et des arrestations arbitraires et harcèlements à l’égard de journalistes et de défenseurs des droits humains.

Il a en effet été fait état de plus d’une douzaine de personnes tuées et de centaines de blessés pendant les protestations. De plus en plus d’informations suggèrent que les forces de sécurité ont utilisé et continuent d’utiliser la force de manière excessive dans leur manière d’encadrer les manifestations, y compris à Bujumbura, et certains manifestants deviennent eux-mêmes de plus en plus violents.

Quelques centaines de personnes ont été arrêtées sans que la procédure n’ait été respectée.

Le 26 avril, les autorités ont interdit à plusieurs radios privées et indépendantes – RPA, Bonesha FM et Radio Insanganiro – de diffuser à l’extérieur de Bujumbura. Les autorités ont fermé les bureaux de la RPA le jour suivant.
Les autorités ont également fermé la Maison de la presse, une société médiatique à Bujumbura, pour plusieurs jours, avant d’autoriser sa réouverture. Il est toujours interdit aux journalistes d’utiliser leur studio. Ces actions portent atteinte aux normes régionales et internationales relatives aux droits humains eu égard aux droits de recevoir et communiquer des informations.

Dernièrement, l’intimidation et le harcèlement des défenseurs des droits humains ont également connu une recrudescence.

Le 27 avril, la police a arrêté Pierre Claver Mbonimpa, président de l’organisation locale des droits humains, l’Association pour la protection des droits humains et des personnes détenues (APRODH). Il était détenu par le Service national de renseignements (SNR) et n’a été relâché que l’après-midi suivant. Aucun mandat n’a été émis pour son arrestation, ni d’explication donnée sur les motifs de sa détention après sa libération le lendemain.

D’autres défenseurs des droits humains sont entrés dans la clandestinité et ne peuvent faire leur travail correctement, car ils craignent d’être arrêtés ou blessés physiquement.

Après la tentative de coup d’État le 13 mai 2015 et l’agitation militaire qui s’est ensuivie, des radios privées et indépendantes de Bujumbura ont été détruites.

La répression des médias telle que décrite ci-dessus et la destruction des stations radio ont conduit à la prolifération de rumeurs qui pourrait exacerber la situation actuelle.

Les autorités ont fait des déclarations inquiétantes assimilant les défenseurs des droits humains et les manifestants aux militaires putschistes. De telles déclarations ont eu pour conséquence leur entrée dans la clandestinité ou leur fuite vers d’autres pays. Ne pouvant plus rassembler des preuves de violations des droits humains commis au Burundi, ils sont dans l’incapacité de mener leur mission de défenseurs des droits humains.

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