Gaza. Des Palestiniens ont été torturés et sommairement exécutés par les forces du Hamas durant le conflit de 2014.
Les forces du Hamas ont également enlevé, torturé ou attaqué des membres et des sympathisants de l’organisation politique du Fatah, leur principal rival à Gaza, notamment des anciens membres des forces de sécurité de l’Autorité palestinienne.
Pas une seule personne n’a été amenée à rendre des comptes pour les crimes commis par les forces du Hamas contre des Palestiniens lors du conflit de 2014, ce qui indique que ces crimes ont été soit ordonnés, soient cautionnés par les autorités.
Atta Najjar, un ancien policier qui avait servi sous l’Autorité palestinienne et qui présentait un handicap mental, purgeait une peine de 15 ans de prison prononcée par un tribunal militaire, après avoir été arrêté en 2009 puis déclaré coupable de « collaboration » avec Israël. Le 22 août 2014, il a été emmené hors de la prison et exécuté.
Huit détenus étaient encore en instance de jugement pour « collaboration » avec Israël au moment de leur exécution. Six autres attendaient l’issue de leur procès en appel contre des condamnations à mort prononcées par un tribunal militaire de Gaza pour ces mêmes charges. Deux autres encore avaient été reconnus coupables et purgeaient leur peine lorsqu’ils ont été exécutés. Beaucoup avaient été condamnés à l’issue de procès manifestement iniques. Plusieurs avaient dit qu’on les avait torturés afin de leur arracher des « aveux ».
Ibrahim Dabour, employé d’un compagnie d’assurance et père de deux enfants, était incarcéré à la prison de Katiba dans la ville de Gaza et en instance de jugement devant un tribunal militaire pour « communication avec des camps hostiles », lorsqu’il a été emmené et soumis à une exécution extrajudiciaire par peloton d’exécution le 22 août 2014.
Dans un des cas les plus choquants, six hommes ont été exécutés en public devant la mosquée d’al Omari le 22 août devant des centaines de spectateurs, dont des mineurs. Le Hamas a annoncé que ces hommes étaient des « collaborateurs » présumés qui avaient été condamnés à mort par des « tribunaux révolutionnaires ». Cagoulés, ils ont été traînés par terre jusqu’à un mur à côté duquel on les a fait s’agenouiller, en face de la foule, puis chacun a été criblé de balles tirées avec un AK-47.
Outre ces homicides illégaux, d’autres personnes enlevées par le Hamas ont été torturées, et notamment rouées de coups de matraque, de crosse de fusil, de tuyau et de câble ou maintenues dans des positions douloureuses. Certaines ont été soumises à des interrogatoires et torturées ou autrement maltraitées dans une clinique ambulatoire désaffectée située dans l’enceinte de l’hôpital d’al Shifa, le principal de la ville de Gaza. Au moins trois personnes arrêtées durant le conflit et accusées de « collaboration » sont mortes en détention.
Le Hamas a rejeté les conclusions d’Amnesty International dans le rapport « Unlawful and deadly : Rocket and mortar attacks by Palestinian armed groups during the 2014 Gaza/Israel conflict »
en insistant sur le droit des Palestiniens à se défendre contre l’occupation militaire et les attaques militaires. Le Hamas argumente en disant que « les crimes de guerre ont des spécifications claires, selon le Statut de Rome, et ne sont en aucun cas applicables à la résistance palestinienne, qui vise uniquement à défendre son peuple." Ils estiment que le rapport est déséquilibré et se fonde uniquement sur l’information israélienne pour établir le rapport, puisqu’Israël n’a pas permis aux enquêteurs l’accès à Gaza ; et que ce rapport pointe uniquement des faits pouvant justifier les crimes contre l’humanité commis par israël. Bien entendu, des arguments similaires sont très susceptibles d’être utilisés en relation avec le dernier rapport ’‘Strangling Necks’ : Abductions, torture and summary killings of Palestinians by Hamas forces during the 2014 Gaza/Israel conflict » , et le droit de traduire en justice toute personne coupable d’atteinte à la sécurité de la population de Gaza en collaborant avec l’armée israélienne.
Depuis le début du conflit, Amnesty International n’a pas pu envoyer de chercheurs dans la bande de Gaza. Les autorités israéliennes ont refusé jusqu’à présent d’autoriser nos chercheurs ou ceux d’autres organisations internationales de défense des droits humains à entrer dans la bande de Gaza par Israël, au point de passage d’Erez, bien que notre organisation en ait fait la demande à de nombreuses reprises depuis le début du conflit. Les autorités égyptiennes n’ont pas davantage permis à Amnesty International d’entrer dans la bande de Gaza par l’Égypte, au point de passage de Rafah, encore une fois malgré les demandes répétées de l’organisation.
Amnesty International a donc dû effectuer des recherches sur ce rapport à distance, soutenu par un travailleur de terrain basé à Gaza. L’organisation a mené des entretiens avec d’anciens détenus, les familles des détenus, des témoins d’exactions, des militants des droits humains, des journalistes et d’autres. Amnesty a examiné et analysé les rapports écrits de procédures judiciaires, les rapports médicaux, les certificats de décès, des déclarations publiques émises par le Hamas et d’autres groupes palestiniens à Gaza, ainsi que les rapports des médias et des rapports et autres documents émis par les agences des Nations Unies, palestinienne
et des ONG israéliennes, et d’autres.
Amnesty International a écrit en Décembre 2014 au président palestinien Mahmoud Abbas
et ministre de la Justice Salim al-Saqqa, l’un des quatre ministres basés à Gaza membre du
Gouvernement palestinien "de consensus national", résumant ses conclusions et ses préoccupations, et en les invitant à émettre leurs commentaire sur ces questions et posant des questions sur toutes les enquêtes officielles concernant les graves
atteintes aux droits humains décrites. Aucune réponse n’a reçue,à la date le 22 mai
2015, lorsque rapport a été finalisé.
Certains noms de victimes et d’autres ont été omis dans le rapport pour les protéger
contre d’éventuelles représailles par les forces du Hamas ou d’autres personnes.
Actions complémentaires proposées :
1.ACTION TWITTER HAMAS : Pour le Hamas et les leaders des groupes armés, Twitter reste le meilleur moyen de les contacter
3 destinataires :
Khaled Meshaal, Head of Hamas Politbureau
Twitter address : @Khalid_Meshaal
Ismail Haniyeh (Hamas official and former PM of in Hamas administration PM) :
Twitter : https://twitter.com/IsmailHaniyyeh
‘Izz al-Din al-Qassam Brigades (al-Qassam Brigades), Hamas armed wing :
Twitter : https://twitter.com/AlQassamPS
Suggestions de tweets :
Hamas brutal ‘Strangling necks’ campaign – denounce unlawful killings
Hamas - don’t give security forces free rein to strangle rights in Gaza
Hamas – do all you can to stop the endangerment of civilians in Gaza : investigate crimes
Hamas – investigate horrific abuses in the interests of justice
Action terminée