Brisez la loi du silence sur la torture en Ouzbekistan

L’Ouzbékistan. Il est probable que vous n’ayez pas beaucoup entendu parler de ce pays. C’est parce qu’il apparaît rarement dans les médias. Ni la presse étrangère ni les observateurs des Nations unies n’y ont droit d’accès et les voix qui s’élèvent pour dénoncer les dérives du gouvernement sont muselées. Pourtant, des individus sont torturés dans ce pays. Les brutalités qui leur sont infligées dépassent l’entendement : décharges électriques, passages à tabac, viols et humiliations sexuelles. L’objectif est simple : les faire signer. La conséquence, sans appel : les juges se fondent sur ces « aveux » pour les déclarer coupables.

Alors pourquoi l’Union européenne (l’UE) et les gouvernements européens ont-ils renforcé leurs liens avec l’Ouzbékistan ? Et pourquoi se taisent-ils sur les atteintes aux droits humains commises par le gouvernement ouzbèque ? Ils préfèrent probablement continuer à faire du commerce avec ce pays derrière des portes closes.

Cette situation doit prendre fin. L’UE doit faire tout son possible pour stopper l’usage criminel de la torture en Ouzbékistan. Elle en a le pouvoir. Appelez Federica Mogherini, la haute représentante de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, à briser le silence et mettre un terme à la torture dans ce pays oublié.

Plus d’informations :

Les pays de l’UE ne peuvent pas continuer à fermer les yeux sur la pratique de la torture en Ouzbékistan, qui est devenue caractéristique du système judiciaire ouzbèque comme l’a dévoilé le dernier rapport d’Amnesty International paru en avril 2015 : "Secrets et mensonges : des “aveux” extorqués sous la torture en Ouzbékistan" (lien ci-dessous). Ces pratiques sont régulièrement commises par les forces de sécurité ou par le personnel pénitentiaire au moment de l’arrestation des personnes, lors de leur transfert, en garde à vue, ou pendant leur détention provisoire. Les principales cibles sont des personnes inculpées d’infractions liées au terrorisme et contre la sûreté de l’État, dont des défenseurs des droits humains condamnés lors de procès profondément inéquitables.

Pourtant, l’UE avait imposé des sanctions à l’Ouzbékistan et réclamé une enquête internationale indépendante à la suite du massacre d’Andijan le 13 mai 2005 où des forces de police avaient ouvert le feu sur des milliers de manifestants rassemblés pacifiquement. Cependant, malgré l’impunité totale dont jouissent les auteurs du massacre, l’UE a levé ses sanctions et cessé de réclamer une enquête depuis 2008 et 2009.

Dès lors, le silence est de mise du côté des institutions européennes, qui préfèrent privilégier leurs relations commerciales avec l’Ouzbékistan plutôt que de dénoncer les multiples atteintes aux droits humains.

Crédit photographique : © iStock

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