Demandons justice pour les 43 étudiants disparus depuis un an au Mexique
La disparition des étudiants d’Ayotzinapa n’est pas, hélas, un cas isolé au Mexique. Elle témoigne de l’une des plus graves crises des droits humains dans ce pays au cours des dernières décennies. Les autorités estiment à plus de 25 000 le nombre de personnes portées disparues depuis 2006 dans un contexte de lutte contre la criminalité, alimentant la perpétuation des violations des droits humains dans tout le pays.
Les familles des victimes et les survivants méritent réparation, y compris l’obtention de mesures pour prévenir et punir les disparitions forcées dans le pays. Il est urgent d’accroître notre pression sur le gouvernement mexicain pour lui demander des changements structurels sur la façon dont il traite la crise actuelle des enlèvements et disparitions forcées. Signez la pétition pour appeler les autorités à mener une enquête immédiate, efficace et impartiale sur les disparitions forcées des 43 étudiants et traduire enfin les auteurs en justice, en accord avec les recommandations faites par la Commission interaméricaine des droits de l’homme.
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Le 26 septembre 2014, environ 80 étudiants de l’École normale rurale Raúl Isidro Burgos ont été arrêtés par la police alors qu’ils voyageaient en autobus. Des agents de police locaux ont ouvert le feu sur les trois véhicules, tuant trois étudiants et trois passants. Plusieurs étudiants ont été grièvement blessés et l’un d’entre eux est dans le coma. 43 étudiants ont ensuite été arrêtés et embarqués dans des véhicules de police. On ne les a pas revus depuis.
De graves défaillances ont été relevées dans l’enquête en cours menée par le gouvernement. Il a été pointé du doigt pour son inaction par un comité indépendant d’experts en médecine légale mandaté par la Commission interaméricaine des droits de l’homme pour enquêter sur place. Leur dernier rapport rendu le 6 septembre 2015 remet en question la théorie officielle selon laquelle les étudiants auraient été assassinés puis incinérés dans une décharge près d’Iguala. Opacité, manque d’impartialité et accusations de corruption entre des fonctionnaires locaux et des gangs, contribuant à un climat d’impunité généralisé dans le pays, entachent le bon déroulement de l’enquête.
Dans le cadre de cette affaire, 106 personnes ont été arrêtées et inculpées, dont des fonctionnaires de police et des membres présumés de gangs, pourtant accusés pour d’autres crimes (kidnapping et homicides) que celui de disparition forcée. Ces fonctionnaires de police pourraient être impliqués dans de graves affaires de violations des droits humains autour d’Iguala avant même la disparition des 43 étudiants. Cependant, aucune information n’est disponible sur la responsabilité éventuelle, par action ou omission, d’agents publics au niveau de l’État ou au niveau fédéral.
Le 7 décembre 2014, les restes humains d’un des étudiants ont été identifiés par le groupe d’experts indépendants, mais on ignore toujours ce qu’il est advenu des 42 autres étudiants.
Le 16 septembre 2015, les autorités ont informé les médias d’une nouvelle identification des restes humains d’un étudiant, Jhosivani Guerrero de la Cruz, information contredite par l’équipe argentine d’anthropologie médico-légale le jour suivant. Cette parade manquée souligne la cruelle tentative des autorités de montrer qu’ils agissent sur cette affaire en amont des un an de la disparition.
- Plus d’information en rapport avec l’action
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- Rapport rendu en février 2015 par le Comité des disparitions forcées des Nations Unies
Action terminée