Mexique-USA : des familles ont besoin de compassion et non de violence
Migrer ou mourir. Des milliers de personnes ont marché pendant des semaines pour échapper aux menaces, à la violence et à l’extrême pauvreté. Non pas par choix, mais parce qu’ils le devaient. Ils ont besoin de vous.
Valquiria et Abel : l’histoire d’une famille séparée et brisée
Aux frontières mexicaines et américaines, de nombreux centres de détention prévus pour les immigrés se sont érigés. Dans ces centres, les autorités américaines recourent régulièrement à des séparations forcées de familles ; Valquiria est l’une des nombreuses mères de famille victime de ces pratiques.
Après avoir reçu de nombreuses menaces de mort de la part de trafiquants de drogues au Brésil, Valquiria, mère brésilienne de 39 ans, a fui son pays avec son fils Abel âgé de 7 ans. Elle s’est rendue le 16 mars 2018 dans un des point d’entrée officiels du pays à El Paso, au Texas afin de déposer une demande d’asile pour elle et son fils. Une, c’est le nombre de nuit que Valquiria et son fils ont pu passer ensemble ; après quoi les autorités américaines du département de Sécurité Intérieure lui ont arraché son fils sans lui donner la moindre justification. Valquiria a été emmenée dans un centre de détention des services de l’immigration aux Texas sans n’avoir plus aucune nouvelle de son fils depuis lors.
11 jours après sa requête d’asile, l’officier en charge de sa demande a conclu que son récit était crédible et a justifié sa crainte qu’elle et son fils ne soient tués s’ils retournent au Brésil. Aucune explication n’a été fournie quant à la raison pour laquelle Valquiria a été séparée de son fils, d’autant plus qu’elle était en possession de leurs pièces d’identité et que le rapport reconnaissait bien leur lien de parenté. Donc, sur quelle base repose cette séparation ?
Depuis lors, Abel a été confié à son père qui est aux Etats-Unis qui a lui aussi fait une demande d’asile. Le 10 septembre 2018, la demande d’asile de Valquiria a été refusée. Elle a donc introduit un recours. À ce jour, elle se trouve toujours en détention et séparée de son fils.
Des pratiques migratoires cruelles
Renvois forcés illégaux ; séparations massives de familles ; détentions arbitraires et illimitées… Pourquoi les États-Unis s’acharnent sur ces demandeurs d’asile en simple quête de protection ? C’est sur ces questions que revient le dernier rapport d’Amnesty International intitulé “USA : ‘You Don’t Have Any Rights Here’ : Illegal Pushbacks, Arbitrary Detention and Ill-treatment of Asylum-seekers in the United States”
Renvois forcés :
En 2017 et 2018, le département américain de la Sécurité Intérieure a implanté une politique illégale de refoulement des demandeurs d’asile tout au long de la frontière américano-mexicaine aux points de passage américains officiels. Les refoulements de demandeurs d’asile sont illégaux, non seulement au regard de la loi américaine, mais violent aussi les obligations des États-Unis en vertu du droit international relatif aux réfugiés. De par cette pratique, les États-Unis violent le principe de non-refoulement, un des principes fondamentaux du droit international des réfugiés. Refouler ces demandeurs d’asile les exposent à des risques de graves violations des droits humains mais également créent une situation d’urgence à la frontière américaine-mexicaine.
Séparations de familles :
En septembre 2018, des statistiques ont été fourni à Amnesty International suggérant que l’administration Trump a séparé environ 8 000 « unités familiales », bien plus que ce que les les autorités américaines avaient précédemment admis. Leur but ? Dissuader et punir ceux qui traversent illégalement la frontière et entrent aux États-Unis. Ces familles sont séparées sans ayant la moindre explication. Ces séparations sont brutales, cruelles et peuvent entraîner des angoisses extrêmes ainsi que des traumatismes durables aussi bien pour les parents que les enfants. Les séparations familiales entraînent plusieurs violations des droits humains, notamment le droit à l’unité de la famille, le droit à la liberté et le droit de ne pas être soumis à la torture et à d’autres formes de mauvais traitements.
Détentions arbitraire et indéfinies :
En 2017 et 2018, les États-Unis ont mis en place une politique de détention des demandeurs d’asile, sans possibilité de libération conditionnelle, pendant la durée de leurs demandes d’asile. Cette politique et pratique de détention, fondée uniquement sur leur statut migratoire constitue une détention arbitraire en violation du droit américain et du droit international. De même que la pratique de séparation forcées des familles, ces détentions servent à dissuader et punir ceux qui entrent illégalement aux États-Unis. Les autorités américaines profitent de cette agonie de détention indéfinie pour obliger les demandeurs d’asile à renoncer « volontairement » à leur demande d’asile et à accepter l’expulsion vers leur pays d’origine.
Les États-Unis violent répétitivement leurs obligations en matière de droit international et de protection des personnes. Cela doit cesser au plus vite.
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