Où est Yiliyasijiang Reheman ?

Yiliyasijiang Reheman

Le jeune couple se construisait un nouvel avenir : Yiliyasijiang et Mairinisha étudiaient dans une université en Égypte tout en s’occupant de leur famille grandissante. Mais leur vie a été brisée en juillet 2017 lorsque la Chine a ordonné au gouvernement égyptien de rassembler des centaines de Ouïghour·es dans le pays. Yiliyasijiang était parmi eux. Trois semaines plus tard, Mairinisha a donné naissance, seule, à leur deuxième enfant. Elle n’avait que 19 ans. Depuis 2017, elle est à la recherche de son mari, sans perdre espoir que leur famille sera un jour réunie.

Disparu depuis cinq ans

Yiliyasijiang Reheman est originaire de la ville de Kashgar, dans la région autonome ouïghoure du Xinjiang, au nord-ouest de la Chine. Il était étudiant à l’université islamique Al-Azhar, en Égypte. Il faisait partie des 16 étudiants ouïghours dont on pensait qu’ils seraient expulsés par les autorités égyptiennes vers la Chine lorsque quelque 200 Ouïghours ont été arrêtés par les autorités égyptiennes en juillet 2017, sur ordre des autorités chinoises. La dernière fois que l’épouse de Yiliyasijiang Reheman, Mairinisha Abuduaini, alors âgée de 19 ans et également étudiante à Al-Azhar, a été en contact avec lui, c’était le 1er septembre 2017.

Il n’a pas pu connaître son fils

Vingt-cinq jours après l’arrestation de Yiliyasijiang par les autorités égyptiennes, Mairinisha a donné naissance à leur deuxième enfant, en l’absence de son mari, ce qui lui a brisé le cœur. Mairinisha, qui vit désormais à Istanbul, en Turquie, a appris plus tard par ses amis du Xinjiang, à la mi-2018, que Yiliyasijiang avait été renvoyé à Kashgar et placé en détention. On ignore toujours où il se trouve.

Mairinisha pense qu’il pourrait avoir été condamné à une peine d’emprisonnement sans procès, car elle a entendu dire que d’autres Ouïghour·es qui se sont porté·es volontaires pour retourner au Xinjiang ont été condamné·es à quelques années d’emprisonnement. Il pourrait aussi être détenu dans un centre de "formation" ou “d’éducation”.

Une répression généralisée des Ouïghour·es

Dans un récent rapport, nous avons détaillé les cas de 60 personnes issues de groupes ethniques majoritairement musulmans qui seraient internées dans des camps ou condamnées sans procès équitable et envoyées en prison dans la région autonome ouïghoure du Xinjiang. Ces cas sont représentatifs de la situation d’au moins 1 million d’hommes et de femmes qui ont été détenu·es par les autorités chinoises au Xinjiang dans des camps “d’éducation” depuis 2017, selon Amnesty International. D’après les éléments recueillis par Amnesty International, le gouvernement chinois a sciemment et délibérément pris pour cible les minorités ethniques du Xinjiang, notamment en restreignant illégalement leurs droits fondamentaux, ainsi qu’en menant une campagne de détention massive, de torture et autres mauvais traitements ciblés avec un critère ethnique.

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