Les Rohingyas persécutés et privés d’aide humanitaire

Au nord de l’État d’Arakan, au Myanmar, la minorité Rohingyas subit de graves violations de ses droits humains. La situation ne va pas en s’améliorant. Une campagne violente et sans pitié à l’encontre de cette communauté avait été initiée par les forces gouvernementales en octobre 2016. Depuis le 25 août dernier, les violences se sont intensifiées, en représailles d’attaques contre des dizaines de postes de sécurité revendiquées par l’Armée du Salut des Rohingyas de l’Arakan. La répression menée par le gouvernement du Myanmar contre la population de l’État d’Arakan n’est pas une réponse admissible à une attaque revendiquée par un groupe armé. Il s’agit d’une mesure de sécurité disproportionnée entraînant plusieurs violations majeures des droits humains. RESTRICTION DE L’ACCÈS À L’AIDE HUMANITAIRE Parmi les violations commises par les forces de sécurité du Myanmar depuis les attaques, Amnesty International déplore le lancement de vastes opérations de restrictions. Il s’agit entre autres de la privation d’une aide humanitaire pourtant vitale pour une population qui a déjà subi d’importantes atteintes à ses droits humains. Les activités humanitaires, déjà sujettes à des restrictions de la part du gouvernement, sont désormais suspendues dans le nord de l’État et les organismes humanitaires ne sont pas autorisés à se rendre auprès des communautés, qui en ont pourtant besoin depuis les attaques du mois d’août. Ces restrictions mettent en péril la vie de dizaines de milliers (…)

Le nord de l’État d’Arakan - nom communément donné aux communautés urbaines de Maungdaw et Buthidaung - est situé dans l’ouest du Myanmar et frontalier du Bangladesh. Y vivent principalement des membres de la minorité rohingya, mais également d’autres minorités ethniques telles que les Rakhines bouddhistes. Les Rohingyas sont victimes de discriminations et de mesures de répression depuis des décennies. Leur liberté de circulation est fortement restreinte, ce qui a de graves conséquences sur leur accès aux services de santé, à l’éducation et à des moyens de subsistance.

Même avant le 9 octobre, le niveau de malnutrition était extrêmement élevé dans cette région, où 150 000 dépendaient d’une aide alimentaire pour survivre.

Depuis le 25 août 2017, les autorités n’autorisent pas l’ONU et des organisations humanitaires à distribuer une aide aux personnes déplacées. Selon certaines informations, les personnes déplacées sont parfois obligées de franchir des lignes de conflit pour recevoir une aide. Cependant, des restrictions ayant été imposées aux journalistes et observateurs indépendants, il est difficile de documenter ces violations.

L’interruption des services de santé est particulièrement inquiétante pour les malades, ainsi que pour les femmes enceintes et les jeunes mères, dont beaucoup n’ont désormais aucun moyen de recevoir des soins médicaux.

Au moins 30 000 personnes forcées à fuir de chez elles ces derniers mois sont essentiellement livrées à elles-mêmes, les organisations humanitaires n’ayant pas la possibilité de se rendre auprès d’elles.

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