Trump à Bruxelles : un message à faire passer ?
À l’heure actuelle, les enfants qui ont été séparés de leurs familles sont détenus dans des tentes et des entrepôts massifs à la frontière entre les États-Unis et le Mexique, après avoir dû fuir le danger dans leur pays d’origine.
Rappel de la position d’Amnesty sur la détention des enfants et des familles
La détention des enfants, qu’ils soient ou non accompagnés, pour des raisons liées à l’immigration va toujours à l’encontre de l’intérêt supérieur de l’enfant. Amnesty y est donc opposée.
États-Unis et président Trump : arrêtez de punir les personnes qui demandent l’asile
Depuis 2017, le Président Trump et son administrations mènent une politique migratoire qui visent à détenir tous les demandeurs d’asile arrivant aux États-Unis par la frontière sud avec le Mexique le temps que leurs demandes d’asile soient traitées. Cela peut prendre des semaines, des mois, voir des années. Le 6 avril 2018, Jeff Session, ministre de la Justice des États-Unis a annoncé l’introduction d’une politique de tolérance zéro pour les “entrées illégales sur le territoire”. La succession des mesures et annonces du président Trump semblent avoir pour seul objectif de punir les personnes fuyant les violences et persécutions et cherchant l’asile et la protection aux États-Unis.
Une politique cruelle envers les familles cherchant l’asile
La politique de tolérance zéro prônée par le ministre de la justice a conduit ces dernières semaines à la séparation de familles et à l’enfermement d’enfants. Plus de 2000 enfants ont été arrachés à leur familles puis placés dans des centres de détentions surpeuplés. À l’heure actuelle, les enfants qui ont été séparés de leurs familles sont détenus dans des tentes et des entrepôts massifs à la frontière entre les États-Unis et le Mexique, après avoir dû fuir le danger dans leur pays d’origine.
Cette pratique de séparer les familles est à la fois cruelle, injustifiée et inutile et traumatisent plus encore des parents et des enfants qui ont déjà subi violences et persécutions dans leur pays d’origine. Les profondes souffrances psychologiques infligées intentionnellement par les autorités à ces familles à des fins coercitives relèvent de la torture, selon les définitions de celles-ci établies par le droit américain comme le droit international.
Suite à la vive émotion de personnes à travers le monde dénonçant cette pratique cruelle, Donald Trump, président des États-Unis a signé le 20 juin un décret présidentiel imposant la fin de la séparation des familles à la frontière et à fortiori, le maintien des enfants avec leurs parents en détention pendant que leur demande d’asile est traitée.
Une fausse solution
Bien que le président américain Trump ait signé ce décret interdisant de séparer les enfants de leurs familles lorsqu’ils ont été arrêtés pour avoir franchi irrégulièrement la frontière américano-mexicaine, le gouvernement a déclaré qu’il pourrait continuer à séparer les familles dans d’autres circonstances.
Des milliers de familles ont déjà été séparées et le gouvernement américain n’a annoncé aucun projet de réunification. Certains parents et membres de la famille qui ont été séparés de leurs enfants risquent d’être expulsés vers des pays où leur vie pourrait être menacée - et où ils devront vivre sans savoir s’ils reverront un jour leurs enfants.
Le décret du président Trump a également ordonné aux autorités américaines de détenir des familles demandant l’asile, potentiellement pendant des mois ou des années, pendant qu’elles attendent des décisions sur leurs demandes d’asile. Ce décret vise à modifier la jurisprudence Flores, qui prévoit que les enfants ne peuvent pas être maintenus en détention durant plus de 20 jours. Le gouvernement américain utilise ce système abusif comme une tactique pour décourager les demandes d’asile.
Les États-Unis ne peuvent pas continuer de traiter les familles qui fuient les horreurs de la violence et des persécutions comme des criminels.
C’est pourquoi Amnesty International demande au gouvernement des États-Unis de réunir, le plus rapidement possible, les familles ayant été séparées et de respecter le maintien de l’unité familiale, de mettre fin à la détention des familles demandant l’asile aux États-Unis et de libérer parents et enfants qui se trouvent actuellement en détention. Cela passe également par le refus de toute augmentation des financements relatifs aux centres de détention des services d’immigration pour les enfants et les familles.
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