L’Arabie saoudite n’a pas sa place au Conseil des droits de l’homme de l’ONU
LA SITUATION DES DROITS HUMAINS EN ARABIE SAOUDITE
Les défenseurs des droits humains risquent leur vie et leur liberté pour protéger les droits humains. Ils sont régulièrement emprisonnés et inculpés aux termes des lois antiterroristes, entre autres.
Tous les rassemblements publics, y compris les manifestations pacifiques, sont interdites en vertu d’un décret promulgué en 2011 par le ministère de l’Intérieur. Ceux qui tentent de braver cette interdiction risquent d’être arrêtés, poursuivis et emprisonnés pour "avoir incité la population à s’opposer aux autorités". Il en est de même pour ceux qui critiquent le gouvernement publiquement.
Le gouvernement ne tolère pas l’existence de partis politiques, de syndicats et de groupes indépendants de défense des droits humains.
Les services de sécurité ont procédé à des arrestations arbitraires et ont maintenu des prisonniers en détention prolongée sans inculpation ni jugement ; de très nombreuses personnes ont été détenues pendant plus de six mois sans être déférées devant un tribunal compétent. Les détenus étaient le plus souvent maintenus au secret pendant les interrogatoires et privés du droit de consulter un avocat, en violation des normes internationales d’équité des procès.
LA COALITION AU YÉMEN
Amnesty International a recueilli de nombreuses informations sur des atteintes au droit international humanitaire et en matière de droits humains imputées à des membres de la coalition dans le cadre de ce conflit, notamment contre des enfants. Cela inclut des frappes aériennes- contre des écoles et le recours à des bombes à sous-munitions interdites qui ont tué trois enfants et en ont mutilé neuf.
Les crimes de guerre commis par la coalition dirigée par l’Arabie saoudite au Yémen auraient dû faire l’objet d’une enquête du CDH. Au lieu de cela, l’Arabie saoudite s’est servie de sa place au sein du Conseil pour faire avorter une résolution prévoyant une enquête internationale, en faisant adopter sa propre résolution vide de sens en faveur d’une commission nationale d’enquête mise sur pied par le gouvernement du Yémen. Neuf mois plus tard, cette commission n’a pas enquêté de manière fiable sur les allégations de crimes de guerre et d’autres graves violations.
La crédibilité des Nations unies est en jeu après qu’elles se sont honteusement pliées aux exigences de l’Arabie saoudite en retirant la coalition dirigée par celle-ci de la liste des pays et groupes armés portant atteinte aux droits des enfants dans les situations de conflit, a déclaré Amnesty International le 7 juin 2016. Selon les Nations unies, ce retrait est provisoire, le temps d’examiner les conclusions du rapport conjointement avec les autorités saoudiennes. Mais les diplomates saoudiens auprès des Nations unies ont eu tôt fait de proclamer ce qu’ils considéraient comme une victoire morale irréversible. L’Arabie saoudite aurait menacé de ne plus financer certains programmes majeurs des Nations unies afin que le Secrétaire général retire le royaume de la liste des pays et groupes armés portant atteinte aux droits des enfants dans les situations de conflit.
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