1.5) Violences et discriminations à l’égard des femmes

Les femmes et les jeunes filles font l’objet
de graves violences et actes de discrimination.

 Elles subissent des désavantages économiques
et sociaux
évidents dans les
domaines de l’emploi, de la santé et de
l’éducation. Elles sont plus nombreuses
que les hommes à être licenciées par les
entreprises d’État en difficulté. Elles
représentent 60% des travailleurs
ruraux et se voient proposer moins
d’emplois non agricoles que les
hommes.

 En ce qui concerne la lutte contre le
sida, l’absence de politiques tenant
compte des spécificités de chaque sexe a
contribué à une forte augmentation des
cas d’infection chez les femmes en 2006.

 Accès à l’éducation : Dans les zones
rurales, seules 43% des jeunes filles
dépassent le collège, contre 61% des
garçons.

 Malgré le renforcement de la législation
et les initiatives gouvernementales
visant à combattre le trafic des êtres
humains
, ce fléau reste très répandu ;
dans 90% des cas, il s’agit de femmes et
d’enfants utilisés à des fins d’exploitation
sexuelle.

 Le nombre total des hommes dépasse de
37 millions celui des femmes, faisant de
la Chine le pays avec le plus haut déséquilibre
hommes-femmes.

La politique de contrôle des naissances

En septembre 2002, la Chine s’est dotée
d’une nouvelle Loi sur la population et le
planning familial dans le but déclaré d’homogénéiser
les politiques et les pratiques
en vigueur sur l’ensemble du territoire et
de garantir le respect des droits des
citoyens. Toutefois, la politique de contrôle
des naissances est appliquée essentiellement
en fonction des taux de natalité
locaux et sa mise en oeuvre repose sur un
système de récompenses et de sanctions
sévères. Amnesty International reçoit
toujours des informations faisant état de
stérilisations et d’avortements forcés, mais
à l’évidence, peu de cadres ont été sanctionnés
ni même traduits en justice pour
de tels agissements.

Amnesty ne prend pas position sur la politique
officielle de contrôle des naissances
en Chine, en revanche, elle est préoccupée
par les violations des droits humains qui
découlent de son application par des
moyens coercitifs, et qui touchent particulièrement
les femmes. L’organisation est
troublée par les informations faisant état
d’avortements et de stérilisations forcés
pratiqués ou ordonnés par des individus
occupant des fonctions officielles – notamment
des cadres chargés de la mise en
oeuvre du planning familial – sur des
femmes privées de liberté ou emmenées de
force de chez elles pour subir de telles
opérations. Elle estime que ces actes sont
cruels, inhumains et dégradants et qu’ils
s’apparentent à une forme de torture.

Des amendes très sévères

Selon le South China Morning Post, quotidien
de Hongkong à la langue déliée, une
directive locale demande à chaque membre
du Planning familial d’effectuer des
examens sur toutes les femmes. En cas de
refus, une amende de 1 000 yuans, presque
un mois de revenus, doit être infligée. Les
« inquisiteurs du canton de Bobai » avaient,
à la date du 24 avril 2007, collecté 7,8
millions de yuans et imposé à 17 268
femmes l’une des « quatre méthodes » du
Planning familial : l’implantation vérifiée
d’un stérilet chez les femmes ayant un
enfant de trop, la stérilisation pour les
mères de deux enfants et l’avortement
déclenché ou chirurgical pour les contrevenantes
enceintes. Si les paysans ont « trop
d’enfants », ils doivent payer des amendes
pouvant aller de 6 000 à 60 000 yuans (600
à 6000 euros). « Si les paysans n’ont pas d’argent,
ils leur prennent des biens de valeur ou bien
ils les détruisent »
.

Depuis le mois de février 2007, chaque
maison est inspectée, chaque famille doit
rendre des comptes. Ceux qui ne veulent
ou ne peuvent pas payer sont battus et leurs biens sont systématiquement saisis :

« Quand il n’y a rien à confisquer, les équipes
cassent les murs, a raconté sous couvert
d’anonymat une femme recrutée dans une
équipe du planning familial. [...] Les gens du
planning familial étaient comme les Japonais
pendant la guerre, ils ont tout pris et détruit ce
qui restait »
, a raconté un villageois à
l’agence Reuters (Libération).

Un texte interne au parti et à l’administration,
publié par le site Internet dissident
Boxun, donne une assez bonne idée des
consignes diffusées dans le sud du
Guangxi :

« D’ici au mois d’août, chaque fonctionnaire
du canton devra avoir atteint deux
objectifs :

1) obtenir d’une personne, homme ou femme,
qu’elle subisse la stérilisation ;

2) collecter au moins 500 yuans au titre des frais
de garde sociaux (une amende renouvelable de 50
euros imposée aux couples contrevenants) ».

POUR EN SAVOIR PLUS

Voir le reportage sur les manifestations
dans le sud de la Chine contre la politique
de contrôle de naissances.

Sur You Tube en cliquant ici

• Chen Guangcheng

Cet avocat aveugle est devenu connu dans
son pays pour avoir pris la défense des
femmes victimes d’avortements forcés. Il a
été condamné en août 2006 à une peine de
quatre ans et trois mois d’emprisonnement
pour « dégradation de biens
publics » et « rassemblement de
personnes bloquant la circulation
 ».

Sa femme et ses avocats ont
également subi des intimidations
de la part des autorités
chinoises.

Vous pouvez acheter un petit
livre racontant l’histoire de
Chen Guangcheng au prix de 7,5
€ chez Amnesty.

Plus d’informations sur
Chen Guangcheng en cliquant ici

Voir aussi sur youtube (en
anglais), en cliquant ici

• Mao Hengfeng

Cette mère de deux enfants a été forcée
d’avorter lorsqu’elle était enceinte du troisième,
et a été licenciée de son travail.
Depuis, elle a fait toutes les démarches
légales possibles pour protester contre son
licenciement et contre les tortures dont
elle a été victime aux mains de la police.

Pour plus d’informations sur Mao Hengfeng,
cliquez ici

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