La violence

« La non-violence ne se ramène pas, chez moi, à un principe d’ordre philosophique, elle règle toute ma vie. Elle en est le souffle. »
Gandhi

On peut distinguer deux formes de violences :

 la violence institutionnelle, c’est-à-dire la violence décidée froidement par les autorités politiques comme une technique pour gouverner le pays. La torture rentre évidemment dans cette catégorie, comme d’autres formes de violence : la peine de mort, la délation, la propagande, l’appel à la haine, la censure, les détentions arbitraires… C’est contre ce type de violence qu’intervient Amnesty International.

 la violence qui émane des citoyens, mais qui est souvent liée à leur environnement social, familial, à leur passé ou à des facteurs psychologiques. Il existe aussi une forme de violence économique, qui est le résultat du chômage, de la misère, des inégalités sociales,…

Activité pédagogique

Exercice :

1) Si tu étais chef d’État, comment t’y prendrais-tu pour éradiquer la violence institutionnelle ?
2) Pourquoi la deuxième forme de violence est-elle beaucoup plus délicate à gérer ?
3) Quels sont les corps de métier qui t’aideraient dans ta très difficile tâche ?

Réponses :

1) Mettre fin à la première forme de violence ne devrait en principe pas poser de problème à partir du moment où il existe une réelle volonté politique. En effet, il suffit :
 que le gouvernement cesse de former ses agents à la torture,
 qu’il poursuive en justice et punisse tous ceux qui commettent des abus,
 qu’il ne s’équipe plus de matériel rendant possible cette violence,
 qu’il respecte enfin les conventions internationales qui interdisent la torture.

2) La deuxième forme de violence est plus délicate à gérer, car elle relève souvent de situations particulières que la justice ou la politique ne peuvent pas toujours maîtriser. Ainsi, il est difficile de lutter contre les mafias ou contre la criminalité en col blanc, car on s’attaque à des réseaux très puissants à dimension internationale. En ce qui concerne d’autres formes de violences, comme la délinquance ou les crimes, elles sont souvent liées à des situations sociales qui nécessiteraient une approche à long terme, combinant la prévention à la répression. Même si des réponses existent, elles sont moins faciles à mettre en œuvre que celles visant à faire cesser la violence institutionnelle, sur laquelle le gouvernement a un impact direct.
Quant à la violence économique, elle implique une remise en question de la politique du gouvernement mais aussi des mécanismes financiers internationaux, de la mondialisation, des rapports Nord-Sud.

3) Tous les métiers qui s’occupent de l’organisation sociale, de l’éducation et de l’information :
 assistants sociaux, juristes, policiers, sociologues, philosophes,...
 parents, enseignants, associations...
 journalistes, responsables de médias...

Débat :
La violence est présente dans notre société à des degrés divers. Cite des exemples.
Quels sont les facteurs qui entraînent cette violence ?
Est-elle le résultat d’une politique délibérée ?

La violence à l’école

« C’est, chez Monsieur le Directeur, une innocente manie d’abattre, de temps en temps, un élève récalcitrant du revers de la main : vlan ! L’habileté pour l’élève visé consiste à prévoir le coup et à se baisser, et le directeur se déséquilibre, au rire étouffé de tous. »

Extrait de « Poil de Carotte » de Jules Renard, 1894.

L’école est souvent un miroir de la société. On y trouve donc aussi des actes violents. Peut-on comparer ceux-ci à la torture ? Bien que très différente, la violence scolaire peut parfois prendre des formes similaires à la torture : violences physiques, violences verbales, racket, port d’armes...

Il est vrai que les manifestations de rejet des valeurs traditionnelles et de rébellion font partie du développement de l’adolescent . Plus de 90 % des garçons canadiens fréquentant l’école secondaire déclarent avoir commis des actes de délinquance. Les jurons, la consommation d’alcool, l’absentéisme scolaire... font partie des comportements typiques de la jeunesse. Toutefois, ces comportements diminuent vers la fin de l’adolescence lorsque le jeune assume la responsabilité de son comportement, décide de tout ce qui est socialement convenable et acceptable. Il n’y a, dans la société en général, qu’un petit pourcentage d’adolescents qui commettent des actes criminels.

La violence scolaire en Belgique

D’après une enquête menée auprès des 14 - 21 ans à Liège, 53% de jeunes admettent avoir commis des actes de délinquance dans le passé et 30 % durant l’année précédente. Les actes de violence les plus fréquents sont les graffitis, suivis du port d’armes, et enfin les bagarres.

On peut classifier les violences selon deux critères : la nature de la violence et les acteurs (auteurs et victimes).
Le critère des acteurs comporte six possibilités en milieu scolaire :
 1 - la violence entre les élèves
 2 - la violence des élèves envers les enseignants ou l’institution
 3 - la violence des enseignants envers les élèves
 4 - la violence commise par des personnes externes à l’école.
 5 - la violence engendrée par l’institution scolaire.
 6 - les manifestations d’auto-agressivité

Il existe six différentes formes / natures de violence :
 A - les violences symboliques
 B - les violences verbales
 C - les violences psychologiques
 D - les agressions matérielles
 E - les violences physiques

Activité pédagogique

Comparez les caractéristiques de la torture et celles de la violence à l’école.
(Grosse différence : pour qu’il y ait torture, il faut qu’une autorité donne des ordres à un exécutant, le bourreau.)

Table ronde
Établissez une liste des violences que l’on trouve en milieu scolaire, selon votre expérience personnelle et vos connaissances (journaux, films, amis... ).
Déterminez de quel type de violence il s’agit.

Réponses possibles :
 vols, 1, A
 rackets, 1, 2, 4, C
 bagarres, 1, E
 grossièretés, 1, 2, B
 coups, 1, E
 incendie, 2, D
 chahut, 2, A
 punitions injustes, 3, A
 appréciations dévalorisantes, 1, 3, C
 gifles, 1, 3, E
 automutilations, 6, E
 toxicomanies, 6, E
 suicide (après échec scolaire), 6, E
 absentéisme, 2, A
 injures, 1, 2, B
 grossièretés, 1, 2, B
 vandalisme, 2, D
 graffitis, 2, D
 chantage, 1, 2, C
 harcèlement sexuel, 1, 2, C
 isolement par le rejet, 1, 2, A
 agression sexuelle, 1, E
 présence non participante, 2, A
 présence sans matériel, 2, A
 refus de répondre, 1, 2, A
 refus de participer, 1, 2, A
 refus de saluer, 1, 2, A
 médisances, 1, 2, B
 couper la parole, 1, 2, 3, A
 établissement immense, délabré, triste, anonyme, 5, A
 sélection rapide, 5, A
 sections dévalorisées, 5, A
 règlement incohérent, 5, A
 temps mal géré, 5, A
 décalage entre programme et capacités, 5, A

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