Rebiya Kadeer Les proches d’une militante des droits humains pris pour cibles par les autorités chinoises

Amnesty International a appris de sources fiables qu’Ablikim Abdiriyim, le troisième fils de la militante ouïghoure Rebiya Kadeer, avait été jugé en secret. Il semble que cet homme soit en très mauvaise santé à cause des coups qu’il a reçus en détention, et qu’il continue de se voir refuser les soins médicaux nécessités par son état. Amnesty International est profondément inquiète pour sa santé et craint que sa vie ne soit en danger.

Selon les informations recueillies par l’organisation, Ablikim Adbiriyim a été jugé le 28 janvier pour « subversion de l’État », « séparatisme ethnique » et « envoi d’informations par Internet à Madame Kadeer ». Personne ne sait exactement comment son procès s’est déroulé, ni la peine à laquelle il a été condamné.

INFORMATIONS GÉNÉRALES

Les proches de Rebiya Kadeer sont pris pour cibles par les autorités depuis la première arrestation de cette dernière pour délit d’opinion, en 1999. Ce harcèlement s’est intensifié depuis qu’elle a été remise en liberté pour raisons médicales, le 17 mars 2005, et autorisée à quitter la Chine pour s’installer aux États-Unis. Avant qu’elle ne soit libérée, précise-t-elle, elle a reçu un avertissement : si elle nouait des relations avec des Ouïghours ou parlait en public de « questions sensibles » une fois qu’elle serait en liberté, « ses entreprises et ses enfants n’auraient plus aucun avenir ».
Depuis sa libération, la police chinoise a lancé une enquête concernant des irrégularités financières censées avoir été commises par sa société familiale, dont le siège se trouve à Ürümqi. Rebiya Kadeer a affirmé à plusieurs reprises qu’elle n’avait commis aucune infraction. Les autorités chinoises ont établi un « groupe de travail sur la famille Kadeer », destiné, semble-t-il, à diriger les actions engagées par l’État contre ses proches et ses entreprises. Ce groupe a pris possession de tous les biens de sa famille et semble avoir recommandé à certains membres de celle-ci de trouver un nouveau lieu de résidence, étant donné que le tribunal saisirait leurs biens aux alentours du nouvel an chinois (en février 2007) ou après cette date, afin d’assurer le remboursement partiel de lourdes amendes infligées à l’entreprise familiale.

Le 1er juin 2006, ses fils Alim et Ablikim Abdiriyim ont été battus par des policiers sous les yeux de leurs enfants et de leur sœur Rushangul, à qui les responsables des forces de l’ordre ont remis un téléphone portable et ordonné d’appeler Rebiya Kadeer aux États-Unis pour l’informer de ce qui se passait. Le 27 novembre 2006, lendemain du jour où Rebiya Kadeer a été élue présidente du World Uyghur Congress (WUC, Congrès ouïghour mondial), le tribunal a infligé à Alim Abdiriyim et à son frère Kahar des amendes s’élevant à plusieurs millions de dollars américain, et Alim a en outre été condamné à sept ans d’emprisonnement pour fraude fiscale. Le caractère systématique de ces « sanctions » contre les proches de Rebiya Kadeer en raison de ses activités de défense des droits humains met gravement en doute la crédibilité des investigations de la police.


Modèle de lettre

Premier ministre de la République populaire de Chine :

WEN Jiabao Guojia Zongli

The State Council General Office

2 Fuyoujie, Xichengqu

Beijingshi 100017

Chine

Fax : +86 10 65961109 (via le ministère des Affaires étrangères)
ou 2260 (via le ministère des Communications)

Monsieur le Premier Ministre,

Je suis un/e étudiant/e de l’école ... en Belgique

Je suis profondément inquiet/e à l’idée qu’Ablikim Abdiriyim ne soit pas autorisé à recevoir les soins médicaux nécessités par ses blessures dues à la torture et à d’autres formes de mauvais traitements qu’il a subis en détention, et je vous exhorte à prendre les mesures nécessaires pour qu’il bénéficie de la prise en charge médicale dont il a besoin.

Je vous demande instamment de lancer une enquête exhaustive, indépendante et impartiale sur les allégations selon lesquelles Ablikim et Alim Abdiriyim ont été battus, ainsi que de traduire en justice les responsables présumés. Je vous prie de veiller à ce qu’Ablikim, Alim et Kahar Abdiriyim soient entendus dans le cadre d’une procédure équitable s’ils font appel de leur condamnation.

Enfin, je vous demande de mettre un terme aux violations des droits humains dont les proches de Rebiya Kadeer sont la cible, qui comprennent notamment des mauvais traitements en détention, le harcèlement de la police et d’autres restrictions appliquées à leur liberté d’expression.

En espérant que vous tiendrez compte de ma lettre, veuillez accepter, Monsieur le Premier Ministre, l’expression de mes meilleurs sentiments.

Nom et prénom :

Adresse :

Signature :

2024 - Amnesty International Belgique N° BCE 0418 308 144 - Crédits - Charte vie privée
Made by Spade + Nursit