3.4. Culture, environnement social et violence.

3. 4. Culture, environnement social et violence.

Partout dans le monde, les fonctions et rôles sociaux des femmes sont fixés. Chaque culture possède une façon caractéristique de définir les rôles des deux sexes. Les femmes sont presque toujours cantonnées dans des rôles secondaires par rapport à ceux des hommes. Et la violence est fréquemment utilisée pour faire respecter ces rôles.

Les institutions sociales et politiques encouragent parfois la soumission des femmes et les violences dont elles sont victimes. Certaines traditions et pratiques culturelles - particulièrement celles qui sont liées aux notions de pureté et de chasteté - sont parfois invoquées pour expliquer ou excuser le traitement infligé aux femmes. On trouve pratiquement dans toutes les cultures des formes de violence contre les femmes, mais cette violence est difficilement perceptible car elle passe pour "normale".

Le comportement d’une femme est souvent considéré comme reflétant les qualités de sa famille ou de son milieu social. Si une femme semble outrepasser le rôle culturel qu’on lui a attribué, elle peut être accusée d’avoir jeté la honte et le déshonneur sur sa famille et sur son milieu. La violence ou les menaces constituent alors une méthode de sanction et de contrôle. Dans les cas les plus extrêmes, la femme peut être défigurée ou même tuée. Ces prétendus "crimes d’honneur" sont traités avec une certaine indulgence dans le code pénal de nombreux pays (voir chapitre 4.6).

Beaucoup de sociétés contrôlent la moralité des femmes par la façon dont elles s’habillent. Dans certains pays, ce contrôle passe par l’imposition stricte d’un code vestimentaire. Les femmes qui transgressent ce code sont soumises à des punitions. Dans des pays comme l’Iran et l’Arabie Saoudite, c’est la police religieuse de l’État qui fait respecter ces codes. Dans d’autres pays, des groupes armés tentent d’affirmer leur autorité en donnant des directives qui définissent ce qu’est un vêtement “convenable”. En Colombie, par exemple, des groupes armés ont dit aux femmes de ne pas porter de vêtements laissant voir le ventre.
Au Pendjab, en Inde, les groupes de l’opposition sikh ont essayé de contraindre les femmes à renoncer au sari et aux jeans et à porter le shalwar kameez qu’ils considèrent comme un vêtement sikh. De l’autre côté de la frontière, au Pakistan, des groupes islamistes estiment que le shalwar kameez est un vêtement islamique.

RECHERCHE

Les ethnologues ont découvert des sociétés matriarcales, dans lesquelles les femmes ont apparemment un rôle social plus important que les hommes. Demandez à vos élèves de faire une recherche : quelles sont ces sociétés, ces régions du monde et comment les femmes y sont-elles considérées ?

M. Daniel Welzer Lang qui dirige une unité de recherche sur les genres à l’Université de Toulouse et qui est anthropologue de formation nous apprend que même dans les sociétés dites matriarcales, où le nom se transmet par la mère, le pouvoir est aussi aux mains des hommes.

DEBAT

La violence ferait-elle partie de “l’éternel masculin” ? Ceux qui provoquent les guerres, qui inventent les armes, qui se battent dans la cour de récré... appartiennent-ils tous au sexe dit fort ?

Proposez ce thème de débat à vos élèves, en soulignant le fait que les choses ne sont jamais statiques : Ainsi, le rôle du père a nettement évolué ces dernières années. De plus en plus d’hommes s’occupent de l’éducation de leurs enfants et choisissent des professions réputées comme “féminines” (infirmiers, assistants sociaux, instituteurs...). Par ailleurs, on trouve également des femmes parmi les tortionnaires.

Pour en savoir plus :
LIERRE et COUDRIER, Les hommes violents, Les éditions Côté femmes, Paris, réédition en 1996.
Gisèle HALIMI, Tortionnaire, nom féminin, Libération, Paris, 18 juin 2004.

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