La politique de sécurité mondiale appliquée après le 11 septembre 2001, mieux connue sous l’expression de « guerre contre le terrorisme » menée par les États-Unis et leurs alliés, a encouragé les gouvernements et divers autres acteurs, dans toutes les régions du monde, à poursuivre leurs abus de pouvoir ou à en commettre d’autres.
Dans de nombreux pays, de nouvelles doctrines en matière de sécurité ont étendu le concept de « guerre » à des domaines relevant normalement du maintien de l’ordre. Selon ces nouvelles doctrines, les droits humains peuvent être réduits au minimum dès qu’il s’agit de placer en détention, d’interroger et de poursuivre des « terroristes » présumés.
Dans certains pays asiatiques et européens, il était particulièrement manifeste que les autorités tiraient prétexte de la sécurité pour restreindre et bafouer les droits humains, au nom de la « guerre contre le terrorisme ». C’est ainsi que des milliers d’Ouïghours - une minorité principalement musulmane d’origine turque, dans la région du Xin-Jang - ont été arrêtés en Chine au motif qu’ils étaient des « séparatistes, des terroristes et des extrémistes religieux ». Dans l’État indien du Gujarat, des centaines de musulmans ont été maintenus en détention en vertu de la Loi relative à la prévention du « terrorisme ». En Ouzbékistan, les autorités ont arrêté et incarcéré des centaines de personnes considérées comme de fervents musulmans, ou leurs proches, tandis que de nombreux suspects d’infractions relevant du « terrorisme » étaient condamnés à de longues peines d’emprisonnement au terme de procès bâclés. Aux États-Unis, des responsables ont tenté de minimiser certains actes de torture, ou encore soutenu que le gouvernement américain n’était pas responsable des tortures pratiquées par d’autres pays, même lorsque ces tortures sont pratiquées sur des personnes refoulées par les États-Unis.
Cette guerre contre le « terrorisme » est-elle efficace ? On peut en douter : malgré la généralisation des mesures de sécurité destinées à assurer la protection des États et de leurs citoyens, le « terrorisme international » continue de faire son lot régulier de victimes civiles.
– 16 mai 2003 : 45 morts à Casablanca, Maroc
– 11 mars 2004 : 191 morts dans les attentats de Madrid dans un train
– 7 juillet 2005 : des bombes explosent avec leurs kamikazes dans le métro et dans un bus à Londres, faisant 56 morts et 700 blessés.
– 23 juillet 2005, toujours à Londres, une nouvelle vague d’attentats vise trois rames de métro et un autobus, sans faire de victime cette fois.
– 25 juillet 2005 : des attentats provoquent la mort de 88 personnes à Charm El-Cheikh en Égypte.
– En Irak, les attentats sont quotidiens et continuent malgré la répression de l’armée américaine et de ses alliés.
Apparemment, les « terroristes » ne désarment pas face aux immenses moyens mobilisés contre eux.