II.3.1.3. Les risques du voyage :

« Notre émigration commence par un train... Ou par un bateau... Ou par des routes poudreuses sous des pieds fatigués... Toute émigration commence par un voyage, par une césure dans l’espace et le temps... ».93
Beaucoup de réfugiés meurent lorsqu’ils essayent de fuir leur pays. Ils sont aussi souvent victimes de gens qui profitent de leur situation. Ils sont prêts à donner des sommes incroyables pour passer la frontière. Parfois on les cache dans des containers où on les abandonne sans nourriture et avec peu d’oxygène. Certains finissent leur vie dans des camps de réfugiés où ils rencontrent de graves problèmes de sécurité comme des bombardements, des viols, des attaques racistes, etc.
Quelques exemples
Fatima a fui Bossangoa en septembre 2002 avec ses 5 enfants. Elle vit à présent à Goré, dans le camp de réfugiés de MSF (Médecins sans frontières) : « Nous avons fait tout ce chemin à pied, par la route car nous n’avions pas de quoi nous payer le voyage. Nous avons fait plus de 200 kilomètres dans la brousse. Chaque nuit, je dormais dans la brousse avec mes 5 enfants. Nous sommes maintenant dans ce camp mais nous n’avons rien à manger. Si l’on ne nous vient pas en aide rapidement, nous allons mourir ».94
« Dirkou (nord du Niger), 26 février 2001. Un camion part vers la Libye. Voulant éviter le poste-frontière libyen de Tidjeri, il se perd avec ses passagers. Trois personnes réussissent à donner l’alerte. Les recherches effectuées par l’armée libyenne permettent de récupérer quarante survivants ; la gendarmerie nigérienne indique vingt-trois morts ; un chauffeur parle de vingt-sept corps enterrés. On ne réussira pas à savoir combien il y avait, au départ, de passagers. En général, on en compte au minimum une centaine ».95
Jeu : La valise du réfugié
Ce jeu a pour but de montrer la difficulté de l’exil. Demandez aux élèves de dessiner une grande valise et d’imaginer tous les objets qu’ils devraient emporter avec eux s’ils devaient fuir leur pays. Ils doivent se décider en deux minutes.
(Option pour les plus jeunes : dessiner ces objets et les coller dans la valise).

Insistez dans le jeu sur le fait que les réfugiés ont très peu de temps pour faire leurs valises, car ils sont forcés de quitter leur maison et leur communauté, avec peu de chance d’y retourner un jour. Pendant deux minutes, les élèves doivent discuter ensemble et décider ce qu’ils vont emporter. Si vous le désirez, vous pouvez rajouter quelques effets pour installer une ambiance : enregistrements de bruits de guerre, musique stressante, lampes qui s’éteignent... Vous pouvez éventuellement situer l’action dans un pays qui connaît une situation d’exil à cause d’une guerre ou d’une catastrophe.

Posez ensuite les questions suivantes :
n Qu’avez-vous emporté ? Pourquoi pensez-vous que cela vous sera utile ?
n Qu’avez-vous ressenti durant ce jeu ?
n Avez-vous pensé à prendre des documents d’identité avec vous ? Sinon, comment pourriez-vous prouver qui vous êtes ?

Confrontez ensuite les élèves à des témoignages réels, soit en invitant un réfugié, soit en trouvant des témoignages dans des livres ou sur internet. Vous pouvez aussi consulter le site d’Amnesty www.amnesty.org ou www.amnesty.be

2024 - Amnesty International Belgique N° BCE 0418 308 144 - Crédits - Charte vie privée
Made by Spade + Nursit